Conséquence du « cas Soro » : Ouattara divorce d’avec la Cour africaine des droits humains

La Côte d’Ivoire retire sa déclaration de reconnaissance de la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Concrètement, en ne reconnaissant plus cette compétence, la Côte d’Ivoire empêche les individus ou les ONG de déposer des plaintes directement devant la Cour. Si elle reste membre de la Cour africaine, la Côte d’Ivoire devient ainsi le 4e pays à retirer sa déclaration de compétence, après le Bénin, le Rwanda et la Tanzanie.

La décision est la conséquence directe de l’arrêt de la Cour africaine rendu le 22 avril, qui ordonnait la suspension du mandat d’arrêt contre Guillaume Soro et la remise en liberté provisoire de ses 19 partisans. La Cour avait notamment estimé qu’à six mois de la présidentielle, « l’exécution des mandats d’arrêt et de dépôt contre des personnalités politiques […] risque de compromettre gravement l’exercice des libertés et droits politiques des requérants ».

Pour Ally Coulibaly, ministre des Affaires étrangères par intérim cet arrêt de la Cour africaine est « politique » et « inacceptable ». Cette réaction du gouvernement ivoirien est donc une question de souveraineté, selon lui. « N’en déplaise à nos détracteurs, la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Tous les citoyens peuvent saisir les tribunaux sur toute l’étendue du territoire. Et notre justice est impartiale. A quoi nos tribunaux vont-ils servir, si un citoyen lambda peut saisir la Cour africain des droits de l’homme alors qu’il y a des possibilités que nous offrons au plan national. »

Tract (avec radios)