- Communauté iranienne -

Vive émotion au Canada après le crash d’un Boeing à Téhéran

Une veillée funèbre, à Edmonton (Alberta), le 8 janvier 2020. REUTERS/Candace Elliott

L’importante communauté iranienne au Canada a été frappée de plein fouet par le crash d’un avion de l’Ukraine International Airways le 8 janvier peu après son décollage de Téhéran : 138 des 176 passagers avaient le Canada comme destination finale.

« Des familles et des communautés à travers le Canada aux prises avec des pertes déchirantes”, titre le Globe and Mail. “Une onde de choc d’un bout à l’autre du pays”, écrit pour sa part Radio-Canada qui a publié jeudi les noms de plusieurs des 63 Canadiens morts dans le crash du vol PS752.

Parmi les victimes – qui résidaient dans sept villes canadiennes – figurent de nombreux étudiants qui rentraient de vacances en Iran. Fareed Arasteh, étudiant au doctorat en biologie de l’Université Carleton d’Ottawa, “était en Iran pour épouser sa fiancée”. Un couple de médecins de Vancouver, Firouzeh Madani et Naser Pourshaban, qui résidaient au Canada depuis sept ans, “cherchaient à obtenir leur permis d’exercice” au pays.

La communauté iranienne au Canada est forte de 210 000 membres, selon les derniers chiffres de Statistique Canada publiés en 2016. La plus importante communauté iranienne se trouve à Toronto (100 000 membres), la plus importance hors d’Iran après Los Angeles.

« Notre ville dépouillée »

Corps couverts près du site de l’accident dans la périphérie de Téhéran

« En Alberta, une trentaine de personnes seraient parmi les victimes », rapporte le Globe and Mail, “dont des professeurs, des étudiants et du personnel de l’Université de l’Alberta (ouest)”. Les étudiants Arash Pourzarabi et Pouneh Gorji s’étaient mariés une semaine plus tôt. Un leader de la communauté d’Edmonton a d’ailleurs noté qu’environ « un Iranien sur 100 vivant dans la ville était sur le vol 752″.

« Notre ville a été dépouillée de certains de ses citoyens les plus brillants”, déplore en éditorial le Edmonton Journal. Un dentiste de la ville ontarienne de Richmond Hill, Hamed Esmaeilion, a perdu son épouse et sa fille dans la tragédie. “Je dois partir. Je suis seul ici”. Il va se rendre à Téhéran dans l’espoir, dit-il, de trouver des réponses pour comprendre ce qui s’est passé. Car le mystère demeure quant aux causes du crash. « Cette catastrophe nous rappelle ce que signifie être Canadien et d’appartenir à cette nation cosmopolite”, a confié au National Post Payam Akhavan, un Iranien d’origine qui enseigne le droit à l’Université McGill de Montréal.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau choqué et attristé

Le Premier ministre canadien choqué et attristé a réclamé “une enquête approfondie »

Choqué et attristé par la nouvelle, le premier ministre canadien Justin Trudeau a réclamé “une enquête approfondie relative à cet écrasement pour que les Canadiens trouvent des réponses à leurs questions”.

Dans une conversation téléphonique jeudi avec son homologue iranien Javad Zarif, le chef de la diplomatie canadienne, François-Philippe Champagne a évoqué la nécessité pour des responsables canadiens “d’être autorisés à fournir des services consulaires en Iran, à aider à l’identification du défunt et à participer à l’enquête”, note La Presse, sur le vol 752 qui a pris feu et est tombé du ciel après son décollage de l’aéroport international Imam Khomeini.

La chaîne québécoise TVA Nouvelles rappelle que le Boeing 737-800, en service seulement depuis trois ans, “s’est écrasé alors que le Moyen-Orient traverse une grave période de tensions et peu après le tir de missiles par Téhéran visant les troupes américaines en Irak”. Pour l’heure, rapporte La Presse, Ottawa conseille à ses citoyens “d’éviter tout voyage non essentiel en Iran en raison des conditions de sécurité jugées volatiles, de la menace terroriste dans la région et du risque d’emprisonnement arbitraire”.

Tract (avec Courrier international)