[BILLET] Que d’euphémismes pour nommer l’affaire Sonko! Personne pour porter le chapeau ?

Tract (Photo de Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique) – Que d’euphémismes et de circonvolutions : ces différents noms qu’on donne au « Sonkogate »…
Plusieurs médias sénégalais et des activistes de la société civile locale ont du mal à appeler (ou écrire) le Sonkogate par son nom : « affaire Ousmane Sonko ». Ce qui n’est guère surprenant dans un pays, le Sénégal, où tourner autour du pot est la spécialité nationale, dès qu’on est en public et dès lors qu’on n’est pas en période de campagne électorale. Si nous étions un autre peuple (hors Afrique pour aller au bout de l’incongruité de la démonstration), nous serions des Anglais moyens, connu pour leur art du « understatement » (euphémisme ou litote). Ou alors serions- nous des Italiens du peuple, prompts à emberlificoter notre prochain, mais toutefois soucieux de ne pas être attrapés la main dans le sac en pleines « berlusconeries » ? On ne saurait dire.

On ne citera personne, ni aucun média : mais deux semaines après la plainte (déposée le 2 février) de la masseuse Adji Sarr pour viol et menaces de mort, et alors qu’il est avéré que le pastefien en chef s’est bien rendu dans ce salon de massage, on voit essayer de faire prospérer la qualification « affaire Ousmane Sonko – Adji Sarr » (chez les droits de l’hommiste et féministes) ou affaire « Sweet Beauté Massage »  ou « affaire Sweet Beauty Spa » – d’où vient le Beauty? référence au film the Beauty and the Beast, la Belle et la Bête? (dans les médias dont Sonko est un bon client qui pourrait les blacklister ? publicité tapageuse gratuite dont se passerait bien le lieu en question, en tous les cas). Sans compter les timide tentatives de parler de « l’affaire Adji Sarr » (chez les féministes et …les machos), la sus-nommée ayant disparu des radars.Et l’opinion nationale ne réclame pas son retour à la lumière, à la différence de la frénésie populaire pour l’étudiante parisienne Diary Sow, la petite fiancée du Sénégal, deux semaines plus tôt. On a droit aussi au nom « affaire Pastef », qui pourrait prospérer avec les arrestations et poursuites des membres du parti de Sonko, en relation avec cette affaire.

Toutefois, maintenant qu’il est clair que la levée de l’immunité parlementaire du chef de facto de l’opposition sénégalaise  sera mise au vote par l’Assemblée nationale, on ne peut tergiverser et  il faut bien nommer ce pataquès de son seul nom valable : « affaire Ousmane Sonko ».Point. Il y a une affaire OS. Comme il y a eu une affaire DSK. Sont-elles similaires ? À la police scientifique sénégalaise de l’établir, avec les divers prélèvements de fluides corporels évoqués abondamment dans la presse nationale. Mais avec le procureur Bassirou Gueye qui a porté plainte contre X, il ne manquerait plus qu’on appelle cette pantalonnade sexuelle … »Affaire X »!

Damel Mor Macoumba Seck

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