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Le devoir de mémoire d’Angela Merkel et de l’Allemagne

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« Se souvenir des crimes, (…) c’est inséparable de notre pays », a déclaré la chancelière, premier chef de gouvernement allemand à se rendre dans l’ancien camp nazi depuis 1995.

Il s’agit de la première visite d’un chef du gouvernement allemand dans le lieu depuis 1995. Angela Merkel s’est rendue, vendredi 6 décembre, dans l’ancien camp nazi d’Auschwitz, symbole de la Shoah. Dans un discours, la chancelière allemande a considéré que la mémoire des crimes nazis était « inséparable » de l’identité allemande :

« Se souvenir des crimes, nommer leurs auteurs et rendre aux victimes un hommage digne, c’est une responsabilité qui ne s’arrête jamais. Ce n’est pas négociable. Et c’est inséparable de notre pays. Etre conscient de cette responsabilité est une part de notre identité nationale. »

La voix altérée par l’émotion, elle a insisté sur le fait qu’il était « important » de rendre à Auschwitz son « nom complet ». Situé dans l’actuelle Pologne, le camp était dans une région « annexée en octobre 1939 par le Reich ». « Il est important de nommer clairement les criminels. Nous, les Allemands, le devons aux victimes et à nous-mêmes », a-t-elle déclaré.

Sa première visite de ce site, symbole plus que tout autre de l’extermination des juifs d’Europe, intervient au moment où l’antisémitisme connaît une résurgence en Allemagne et où l’extrême droite, qui siège depuis deux ans au Bundestag, prône la fin de la culture du repentir. La chancelière a mis en garde contre « la montée du racisme et la propagation de la haine », ainsi que contre l’antisémitisme qui menace les communautés juives en Allemagne, en Europe et dans le monde entier.

Comme lors de son intervention historique en 2008 à la Knesset, la chambre des députés israéliens, elle a insisté sur la « honte profonde » qui l’habite et que ressentent les Allemands vis-à-vis des crimes du Troisième Reich. Mme Merkel était accompagnée pour ce déplacement par le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, par un survivant d’Auschwitz, Bogdan Bartnikowski, 87 ans, ainsi que par des représentants de la communauté juive.

 

1,1 million de personnes, dont un million de juifs, assassinées entre 1940 et 1945

  1. Bartnikowski a livré un témoignage émouvant. Déporté à l’âge de 12 ans avec sa mère, il se rappelle avoir entendu de la bouche des kapos, les prisonniers promus gardiens auxiliaires : « Il n’y a ici qu’un chemin vers la liberté, celui qui passe par les cheminées »des fours crématoires.

Le premier ministre polonais a souligné pour sa part que les témoins des crimes commis à Auschwitz étaient en train de disparaître. « Nous sommes d’autant plus obligés d’en préserver la mémoire. Car si la mémoire disparaît, c’est comme si nous blessions pour la deuxième fois les gens qui ont vécu l’enfer ici, qui ont traversé d’indicibles souffrances », a-t-il déclaré.

A la veille de ce déplacement, Angela Merkel a annoncé l’octroi de 60 millions d’euros à la Fondation Auschwitz-Birkenau pour le maintien du site où furent assassinées quelque 1,1 million de personnes, dont un million de juifs, entre 1940 et 1945. Mme Merkel s’est rendue aussi vendredi à Birkenau, distant de 3 km du camp principal, notamment sur la rampe où étaient « sélectionnés » les déportés à leur descente des wagons à bestiaux.

Dans le camp d’Auschwitz-Birkenau créé par l’Allemagne sur le territoire de la Pologne occupée, des détenus, parmi lesquels des enfants, ont été soumis aux expérimentations effroyables du docteur Josef Mengele, surnommé l’« Ange de la mort ». C’est également dans ce camp, qui comprenait quatre chambres à gaz et quatre crématoriums, qu’a été employé pour la première fois en 1941 le gaz Zyklon B. Le nom d’Auschwitz est devenu le synonyme du mal absolu. Des juifs de toute l’Europe, de la Hongrie à la Grèce, y ont été exterminés.

Angela Merkel n’est que le troisième chef de gouvernement allemand à se rendre en visite officielle à Auschwitz, après Helmut Schmidt en 1977 et Helmut Kohl en 1989 et 1995. En quatorze ans au pouvoir, elle a multiplié les gestes forts en se rendant à Ravensbrück, Dachau, Buchenwald, et au Mémorial de l’Holocauste de Yad Vashem à Jérusalem.

Tract.sn (avec Le Monde et Afp)

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