Ce samedi encore, des Camerounais d’Europe interdisent Paul Biya de séjour paisible en Suisse

« M. Biya nous lance encore un défi. Cela fait trois ans, depuis 2018, qu’on ne le voit pas. » Kamoua « la panthère », comme il se fait appeler, est venu depuis Paris manifester son opposition à Paul Biya. Ce militant n’en est pas à son premier rassemblement.

L’objectif pour lui est que le président camerounais ne puisse plus venir en Europe sans soulever une vague de protestations : « À chaque fois qu’il viendra en Europe, il nous trouvera. Ce n’est pas M. Biya « physique » que l’on vient chasser, c’est l’institution que l’on vient chasser. »

Eva Oloa vient également de France. Elle aussi était présente lors du dernier séjour de Paul Biya en Suisse. Et elle aussi ne compte pas rester silencieuse face à la situation préoccupante au Cameroun : « S’il a rendu ce pays aussi misérable, eh bien il faut qu’il vive comme les habitants du Cameroun. On ne peut pas venir ici dans les salons feutrés et vivre la belle vie avec sa famille alors que de nombreux Camerounais sont dans la misère la plus totale, ce n’est pas possible. Donc s’il ne le sait pas, s’il n’est pas au courant, là il va l’être. »

En 2019, le séjour de Paul Biya avait été écourté après une altercation entre son service de sécurité et des manifestants. Un journaliste avait été blessé. Six gardes du corps avaient été condamnés par la justice suisse. Un précédent qui a sans doute échaudé les autorités suisses qui ont donc interdit le rassemblement à proximité de l’hôtel où séjourne Paul Biya. Mais les opposants, assurent eux, qu’ils seront présents, coûte que coûte.

En juillet 2018, Paul Biya a brigué un septième mandat, remporté en octobre de la même année.

Mais Paul Biya n’est-il pas un pis aller ? En effet, le Cameroun n’est pas un pays facile à diriger, avec ses exigences d’équilibres sismiques, analysait en décembre 2019 le fondateur de Sentract, Ousseynou Nar Gueye. 

Sentract