[AFRICA TIMES] Goïta rejette le rapport de l’Onu sur les événements de Moura

Tract-Au Mali, le gouvernement de transition a dénoncé un « rapport biaisé, reposant sur un récit fictif » en réponse à l’ONU qui a accusé la veille l’armée et des combattants « étrangers » d’avoir exécuté au moins 500 personnes, dont une vingtaine de femmes et sept enfants en mars 2022, lors d’une opération anti-jihadiste à Moura.

Selon le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, la justice malienne a ouvert une enquête à la suite des événements de Moura.

« Aucun ressortissant civil de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire », a t-il affirmé dans un communiqué lu à la télévision d’État. « Parmi les morts, il n’y avait que des combattants terroristes », a-t-il ajouté.

Pour le gouvernement malien de transition, ce rapport « biaisé » repose sur « un récit fictif et ne répondant pas aux normes internationales établies ». Il appelle donc les Maliens à rester « vigilants » face à ce qu’il qualifie de « tentative de désinformation, (…) et de déstabilisation ».

En cause, selon lui, la méthodologie ayant guidé la rédaction du rapport du Haut-Commissariat pour les droits de l’homme des Nations unies. Bamako dit avoir appris « avec stupeur » qu’il avait utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images, sans son autorisation. Il s’agit d’une « manœuvre clandestine contre la sécurité du Mali », prévient-il, avant d’annoncer l’ouverture « immédiate » d’une enquête judiciaire contre la mission qui a établi le rapport onusien et ceux qu’il appelle ses complices, sans plus de précisions.

Il les accuse « d’espionnage, atteinte à la sureté extérieure de l’État », qui sont réprimés par le code pénal, mais aussi de « complot militaire », un crime prévu par le code de justice militaire. Les coupables sont passibles de la peine de mort dans les deux cas, selon ces textes.