- Après l'interview d'un opposant aux putschistes au Niger -

[BURKINA FASO] Radio Oméga suspendue, après l’interview d’un opposant aux putschistes au Niger: Les OPM s’insurgent contre la ‘forfaiture’ du gouvernement

Tract – C’est parce la parole a été donnée à M. Ousmane Abdoul Moumouni, présenté comme porte-parole du Conseil de la résistance pour la République (CRR) au Niger, le gouvernement du Burkina Faso a décidé de sanctionner Oméga Fm «au nom de l’intérêt supérieur de la Nation». Entre autres griefs, les autorités burkinabé indiquent que la radio a violé «les règles d’éthique et de déontologie», et renié «sa responsabilité en tant que média».

 

Au-delà de leur ‘stupéfaction’ d’apprendre la décision «aussi grave qu’inédite» du gouvernement de suspendre, le 10 août dernier, Radio Oméga Fm ‘jusqu’à nouvel ordre‘,  les Organisations professionnelles des médias(OPM) ont décidé de ne pas se laisser museler et de se battre vaillamment pour que la liberté de la presse soit formellement respectée au ‘Pays des hommes intègres’. Réunies le 11 août 2023, les OPM ont fermement contrattaqué, à travers une déclaration, cette ‘énième’ intrusion du gouvernement de Transition – intervenue à travers un communiqué signé de son porte-parole M. Jean Emmanuel Ouédraogo – dans la régulation des médias. Ainsi, le constat est que le gouvernement arrache la plume du régulateur qu’est le Conseil supérieur de la Communication (CSC) pour prendre la décision à sa place.

Pourtant « le CSC s’était saisi déjà de la question sur interpellation du gouvernement d’ailleurs et s’apprêtait à l’examiner lorsque le même gouvernement est passé outre pour prendre cette décision totalement irrégulière », déplorent les Organisations professionnelles des médias à travers leur déclaration collective. Ces dernières trouvent, «à tout point de vue» la suspension de Radio Oméga « illégale ». Et, « loin de toutes considérations professionnelles, cette suspension est politique. Le gouvernement n’a aucune compétence pour connaître du respect ou non des règles d’éthique et de déontologie dans un média», écrivent les OPM qui dénoncent par ailleurs cet arbitraire en rappelant la suspension de RFI et France 24 qui «ont été tout autant victimes de la régulation politique du gouvernement du MPSR 2». Par ces actes, impriment-elles, «le gouvernement contribue à mettre en péril le droit du public à l’information et sape la crédibilité d’une institution comme le CSC».

Par ce fait, soulignent les Organisations des médias, le gouvernement « viole la Constitution du Burkina Faso que le Président de Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a pourtant juré de défendre ».

Ainsi, en condamnant la suspension de Radio Oméga par le gouvernement invité «à inscrire désormais ses actions dans la légalité», les OPM ont demandé, entre autres appels, aux « défenseurs des droits humains, de la liberté d’expression et de la presse, ainsi que les démocrates, à s’opposer à cette forfaiture en vue de préserver les acquis démocratiques arrachés au prix d’énormes sacrifices ».

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