Ces portefeuilles et perchoirs qui résistent encore aux femmes sénégalaises

SENtract – La Femme, socle de la société ! Une source de vie qui mérite d’être fêtée tous les jours. Un seul jour ne suffisant pas, la date du 08 mars a été choisie à titre symbolique. Officialisée en 1975 par les Nations Unies, la Journée internationale de la femme est l’occasion de rappeler le combat pour l’effectivité des droits des femmes. C’est une journée de manifestation mais aussi de bilan sur la situation actuelle des femmes.

C’est en Russie que la Journée des femmes connaît son regain : en 1913 et en 1914, la Journée internationale des ouvrières y est célébrée. Et quelques années plus tard, le 8 mars 1917 ont lieu, à Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), des manifestations d’ouvrières que les bolcheviques désignent comme le premier jour de la révolution russe. Dès lors, une nouvelle tradition venait d’être instaurée : le 8 Mars sera l’occasion pour les partis communistes de mobiliser les femmes. Après 1945, la Journée des femmes est officiellement célébrée dans tous les pays socialistes (où elle s’apparente à la fête des mères !). Cependant, c’est Clara Zetkin, une enseignante, journaliste et femme politique allemande, qui est la réelle instigatrice de la Journée internationale des femmes. Ainsi, à la suite de l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark et la Suisse…, la journée s’est généralisée surtout avec son officialisation, en 1975, par les Nations Unies. Depuis, elle est célébrée partout dans le monde et de nombreuses femmes sont montrées en exemples à l’occasion de cette date dans leurs pays et à l’échelle internationale.

Au Sénégal, alors que la tradition leur a toujours accordé une place de choix, les femmes ont été obligés de se battre pour le respect de leurs droits, après les indépendances et les lois nationales (Code de la famille…) qui les ont reléguées au second plan. Résultats, les conquêtes et acquis sont nombreux. Il en est ainsi, entre autres, notamment de la loi sur la parité qui même si elle ne règle pas tous les problèmes est une avancée non négligeable, la puissance paternelle qui cède la place à l’autorité parentale, le droit de la femme à donner la nationalité à ses enfants et son conjoint de nationalité étrangère…

Auparavant, au Sénégal les femmes ont marqué de leur empreinte l’histoire du pays et on les retrouve désormais dans toutes les instances de décisions ou presque, aussi bien niveau national et qu’international, où elles ne cessent de faire leurs preuves. De la santé à l’économie, en passant par le sport, le social, la politique, la culture, elles sont souvent des exemples partout où le devoir les appelle. Au plan politique et de la gouvernance, elles sont élues locales, maires, présidentes de Conseil départemental, parlementaires, ministres, Premier ministre (Mame Madior Boye et Aminata Touré dit Mimi). Aussi les retrouve-t-on à la tête de différentes Hautes institutions étatiques comme le Conseil constitutionnel (avec Mme Mireille Ndiaye) le HCCT, le CESE, le HCDS, etc. Quid du secteur de la défense et de la sécurité où elles sont désormais dans tous les corps habillées du Sénégal ?

Mieux, dans le domaine sécuritaire, madame le Commissaire Anna Sémou Faye, ancienne directrice de la Police de l’Air et des Frontières au ministère de l’Intérieur, deviendra la première à diriger la Police nationale. En 2013, alors âgée de 55 ans et mère, la commissaire Anna Sémou Faye a été choisie pour son expérience, sa rigueur et son intégrité Directrice générale de la Police nationale. La dignité et la bravoure de ces femmes sénégalaises nous rappelle les femmes de Nder. Ces vaillantes dames qui, par souci de préserver leur dignité de femmes libres, ont combattu l’envahisseur maure allant jusqu’au sacrifice ultime, en cette date mémorable du «Talatay Nder».

Symboles de la résistance féminine, elles ont préféré mourir en martyre plutôt que d’être réduite en esclaves. Ce fut également le combat d’Aline Sitoé Diatta, “la Reine de Kabrousse” qui a incarné, en Casamance, la résistance  contre la colonisation française, ‘’une vraie jigene jou meun goor’’. Il est cependant à noter qu’en dépit de la qualité de la ressource humaine dont regorge la gente féminine et des acquis significatifs, certains postes importants résistent encore aux. C’est ainsi que, dans les différents gouvernements du Sénégal indépendant, elles peinent à occuper certains ministère de souverainetécomme ceux de l’Intérieur, des Finances et de la Coopération, de la Défense…

Même si avec les l’expériences de Mimi Touré alors nommée Garde des Sceaux ministre de la Justice, et actuellement Aïssata Tall, première femmes ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, l’espoir est permis. Et pourquoi pas avoir une femme présidente de l’Assemblée nationale ou présidente de la République ?

Avec Sud Quotidien