[REPORTAGE ‘TRACT’] DAROU MUSET DE KEUR MASSAR : quartier à mille maux qui ne compte que sur l’Association «Diokk Deffar, Baña Xaar»

Senegal, Dakar, Muell und Abwasser im Stadtteil Pikine sind Brutstaetten fuer Malaria-Erreger, uebertragen durch Muecken ---Senegal Dakar Muell and Sewage in Part of the city are Breeding for Malaria Pathogens way through Mosquitoes

Tract – Les habitants du village Darou Muset de Keur Massar, particulièrement ceux du quartier Diéweul ne savent plus à quoi ressemble une vie normale.

 

Fondé comme village vers les années 1983, ce quartier fut l’un des 4 villages qui ont donné naissance à Keur Massar. Et depuis sa création les difficultés ne cessent de s’accumuler d’année en année.

Mais, le pire est arrivé en 1998, année où la population a commencé à dormir dans les eaux à cause des inondations provoquées par les pluies.

Portant leur espoir sur les autorités étatiques, les habitants de ce quartier ont cru voir le bout du tunnel en 2012 quand des promesses d’assainissements leur ont été faites par l’Etat du Sénégal. Mais malheureusement pour eux, rien n’est fait jusque-là.

Conscients qu’ils sont laissés à leur sort, les jeunes du quartier ont décidé de mettre en place une association dénommée « Diokk Deffar Bagna Xaar » qui depuis 6 ans, essaye de gérer elle-même les problèmes du quartier qui sont, au-delà des inondations, l’insécurité, le manque d’éclairage, le problème de Santé entre autres.

Pour en savoir d’avantage sur la situation précaire que vivent les habitants de ce quartier, la parole a été donné au Président de l’Association « Diokk Deffar Bagna Xaar » qui explique :

« Nous avons vu qu’ici à Keur Massar, plus particulièrement notre quartier Diéweul, il y’a beaucoup de manquements. Nous avons longtemps attendu les autorités étatiques et municipales pour qu’ils nous aident mais nous nous sommes rendu compte qu’ils ne vont rien faire pour nous aider. C’est pourquoi nous les jeunes, en compagnie des sages du quartier, nous nous sommes regroupés dans une association il y’ a maintenant 6 ans pour régler les problèmes du quartier. Nous nous activons pour amener des solutions sur le problème de sécurité et le manque d’éclairage. Et côté santé, malgré nos maigres ressources, nous avons l’ambition de construire une Case de Santé et surtout résoudre notre problème actuel qui est les inondations pendant la saison des pluies », nous informe Moussa Sadio.

Ce dernier renchérit:

« Présentement, nous avons perdu 7 maisons à cause des inondations. Depuis 2012 nous sommes en train d’attendre les promesses faites par le Chef de l’Etat pour la canalisation de Keur Massar mais jusque-là nous n’avons rien vu. Du coup, laissés à notre sort, nous sommes obligés de nous débrouiller avec les moyens que nous avons pour gérer nos problèmes, surtout ceux causés par les inondations. A la place des canaux que l’Etat nous avait promis, nous avons un espace qu’il a aménagé et qu’il appel bassin et qui n’en est pas un. Et ce soi-disant bassin, maintenant plein, se déverse dans les maisons qui se trouvent dans les environs. Les canaux qu’il dise construire se limitent uniquement sur la route mais pas à l’intérieur des quartiers », a-t-il fait savoir.

Lui emboitant le pas, Aïssata Ba, poursuit :

« Nous vivons une situation terrible depuis 1998. Aujourd’hui nous sommes confrontés aux problèmes des inondations pendant l’hivernage et ceci n’est que la partie visible que l’iceberg. Depuis toujours, nous vivons dans une insécurité totale à cause d’un manque criard d’éclairage. A chaque fois, nous signalons des agressions. Les femmes du quartier qui se réveillaient tôt le matin pour aller chercher des marchandises et revenir revendre ça pour trouver une dépense  quotidienne, n’osent plus sortir avant 8h du matin. C’est vrai que nous souffrons grandement à cause des inondations mais l’insécurité aussi est notre peur de tous les jours », a-t-elle laissé entendre.

Et pour Abdoulaye Ba, l’un des sages du quartier qui accompagnent les jeunes, dans le domaine de la Santé, ils sont très exposés :

« Les enfants du quartier entrent dans les eaux usées à notre insu, rentrent dans les maisons ensuite et propagent des microbes. L’eau de la pluie entraine d’innombrables conséquences dans notre quotidien. Pendant la saison des pluies, les jeunes du quartier laissent toutes leur activité et essayent de faire leur maximum pour gérer les inondations. Mais malgré leurs efforts, il y a toujours les inondations. La vraie solution n’est pas d’évacuer les eaux à chaque fois. Si l’Etat veut réellement régler définitivement ce problème, il faudra impérativement des canalisations ».

Hadj Ludovic