« En 1988, année de braise, c’est Mansour Kama qui a amené Abdoulaye Wade pour rencontrer Abdou Diouf, à l’aube, à Popenguine »

Présent lors des obsèques de Mansour Cama, l’avocat et politicien Ousmane Ngom a fait une révélation sur une action singulière de l’une des figures marquantes du patronal sénégalais. De l’avis de l’ancien ministre , Mansour Kama n’était pas seulement un homme de l’économie. Il était un rassembleur, un homme de médiation politique, un homme d’action souterraine.

Étayant ses propos, Ousmane Ngom de raconter un des actes posés par Mansour Kama. « Dans les années de braise, en 1988, quand le pays était dans une situation extrêmement chaotique où il y a eu l’état d’urgence et l’état de siège, avec une rupture totale entre l’opposition, dont le leader Me Wade et ses compagnons étaient en prison, il y a eu un rôle très important qui a été joué par Mansour Kama. À la suite de l’emprisonnement de Abdoulaye Wade et de ses compagnons, M. Mansour Kama, alors que nous étions en prison, a entamé médiation. Il a fait des allers retours entre le palais et la prison pour apaiser la situation », témoigne Ousmane Ngom.

Avant d’ajouter : « Et lorsqu’il y a eu la libération, la première rencontre entre Abdou Diouf et Abdoulaye Wade a été organisée par Mansour Kama à Popenguine, à l’aube. Et c’est lui-même qui conduisait la petite voiture dans laquelle Abdoulaye Wade se trouvait pour aller rencontrer pour la première fois Abdou Diouf et pour décrisper la situation politique. C’est ainsi que les rencontres ont pu démarrer et le fil a été renoué pour que le Sénégal puisse se retrouver ». Ces rencontres Diouf-Wade aboutiront à la formation du gouvernement de majorité présidentielle élargie, auquel Wade participera pour la première fois dans un gouvernement de Diouf. Pierre Babacar Kama, frère de Mansour et DG des ICS, était un conseiller écouté du président Diouf. Le magistrat Leïty Kama, frère de Mansour, a aussi servi sous Diouf.

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