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En aparté avec Ismaïla Lo, artiste-chanteur «Ramadan est mon meilleur mois de l’année»

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Ismaïla Lo, un artiste qu’on ne présente plus. Sous peu, il va marquer son retour sur la scène avec un nouvel album. Homme aux multiples facettes, Iso s’est confié à cœur ouvert.  

 

Le monde de la musique est endeuillé par le décès, ce mercredi, de Rudy Gomis, comment l’avez-vous accueilli ? 

Cette journée a été terrible avec cette disparition tragique de Rudy. Mais en tant que bon musulman, nous ne pouvons que l’accepter. Ça a été un moment douloureux, parce que la mauvaise nouvelle m’a trouvé sur mon lit. Rudy était une personne que j’admirais et que j’estimais énormément. Il est toujours resté le même. Rudy, c’est d’abord ce sourire légendaire. Il me vouait un très grand respect. Et c’était réciproque.

Ce départ de Rudy ne vous replonge-t-il pas un peu dans les souvenirs de Thione Seck, de Balla Sidibé, etc. ?

Effectivement. Thione Ballago Seck me manque énormément. Balla Sidibé aussi. Ndiouga Dieng, qui était mon grandfrère… Je me rappelle une année, j’avais une extinction de voix et il m’a amené partout, dans les coins les plus lointains du Sénégal. Je pense également à Habib Faye, à mon père Doudou Ndiaye Rose, entre autres. Ils sont partis, nous sommes encore-là. Finalement, tu te dis que tu n’as plus goût à faire de la musique, que Dieu me pardonne. Mais quand on dit que la vie n’a aucun sens, ce ne n’est pas parole en l’air. On dit juste Al Hamdoullilah, on est parti de rien et on est là aujourd’hui.

 

Le mois de Ramadan tire à sa fin, c’était quoi votre routine principale ? 

Le mois de Ramadan est mon meilleur mois de l’année, partout où je puisse être. C’est un mois paisible. Pas de tensions. C’est un mois de recueillement, d’abstinence, de pardon et de bienfaits. Comme tout bon musulman, je fais des prières, je lis le coran, j’égrène mon chapelet pour implorer le pardon de Dieu. J’essaie aussi de faire plaisir à la famille, aux amis et proches. Car, je suis menuisier, peintre, carreleur, agriculteur, quand je veux. Et quand tout le monde va se coucher, ce sont mes heures favorites, je suis au studio jusqu’à 2 heures, voire 3 heures du matin.

Est-ce à dire que vous préparez quelque chose ? Vous êtes très attendu quand même par les fans ?

Le studio, c’est mon bureau. Et il y a des chansons qui datent de 10 ou 15 ans.  Mais là, je vous donne une exclusivité. Je vais sortir un nouvel album sous peu. Je suis quand même resté trop de temps sans le faire. Le temps m’a même dépassé (rires…).  Ce sera une surprise.

Au-delà de vos talents de menuisier, chanteur, agriculteur…, comme vous dites, on dit que vous êtes excellent en matière culinaire ?

Ça ! Ce sont des choses qui riment avec ma personnalité et ce, depuis l’enfance. J’ai toujours aimé le côté culinaire. J’aime créer des choses, faire des mélanges. J’aime penser quelque chose et dire que c’est possible.  Jusqu’à aujourd’hui, ça me réussi. A chaque fois, que je donne à des gens ce que je prépare, quand ils goûtent, ils me disent : «grand c’est très bon, comment tu as préparé ça ?». Et je dis, on ne donne pas les astuces, mais si tu as envie de manger ça, vient chez moi.  Du coup Mme Lô et les enfants me disent souvent «Papa laisse la cuisine». Je ne prépare pas le déjeuner ou le dîner, mais il m’arrive de créer mes petits plats.

 

Après plus de 30 ans dans le milieu, quels sont les bons et mauvais moments de votre carrière ?

Pour moi, c’est toujours des bons moments, car il faut positiver dans la vie. Mais des mauvais moments, il y en a toujours. Mais tu te dis que c’est ton destin.

Ils étaient liés à quoi, ces mauvais moments ?

J’ai eu, par exemple, à faire des tournées avec des artistes que je respectais énormément dont je tairais les noms et qui m’ont fait faux bond. Et ça, ça fait très mal. Moi, je suis très famille avec mes musiciens. Je ne suis pas le genre à aller dormir dans un hôtel de luxe et laisser mes musiciens dans un taudis. Je loge là où mes musiciens logent, il peut y avoir des exceptions si c’est un festival où on dit carrément les têtes d’affiches on les loge dans tel hôtel, les musiciens dans un autre. Mais c’est toujours dans de bonne conditions. Il y a aussi ces moments où tu dois faire de grands concerts, mais ta voix ne répond pas.

Que dites-vous de la concurrence avec la jeune génération ?

Je pense que ce sont les fans, les admirateurs, les parents, entre autres, qui créent cela. Moi, si je devais écouter des parents, des proches, je n’en serai pas là aujourd’hui. Car, pour moi, un artiste en soi ne peut pas être méchant. Mais comme maintenant nous tous, nous avons nos télévisions dans nos poches, il suffit de faire une petite chose qu’on poste et ça fait le tour du monde. L’autre dit : « Ah ! tu as entendu ce qu’il t’a dit ». Et c’est parti. Je conseille donc aux jeunes de garder la tête froide, de ne pas se laisser griser par le succès. Parce que le succès est éphémère. Pour reprendre l’ancien Président Abdoulaye Wade : il faut travailler et toujours travailler.

 

Si on revient un peu en arrière, est-ce que vous pouvez nous dire ce qui a fait le succès du titre « Tajabone », traduite dans plusieurs langues. Dans quelle circonstance vous l’avez composé ?

Moi-même je ne sais pas. Car, j’ai écrit énormément de chansons. Pourquoi une telle chanson sort du lot ? Je ne sais pas. Peut-être c’est dû au fait que «Tajabone» faisait partie de mes toutes premières compositions. Et qu’à un moment donné, on interdisait aux enfants d’aller faire le «Tajabone» par sécurité. Là, je me rends compte qu’avant j’étais plus fécond en matière de texte.

Comment avez-vu su bâtir votre crédibilité en étant célèbre ?

Machallah (rires…). Mais il n’y a pas de crédibilité. Il y a des choses, il ne faut pas s’en vanter, c’est grâce à Dieu. Vous savez, moi, je n’ai pas de problème d’alter ego, ni d’égo. Je vais où je veux, je rentre où je veux. Parfois, on me dit : « grand, tu ne dois pas venir ici ». Et pourquoi pas ? Pour moi, la vie est simple : tu te lèves, tu es en bonne santé, tu respires, tu assures la dépense quotidienne, tu parviens à honorer tes factures, que demander de plus si ce n’est rendre grâce à Dieu.

Sentract avec Besbi

 

 

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