- Après le sinistre et sanglant Ebola en Afrique -

En Chine, un mystérieux virus menace les humains

Des passagers avec un masques à l'aéroport de Shanghai le 20 janvier 2020 alors que près de 300 cas du virus ont été identifiés en Chine. - ALY SONG / REUTERS

Après le sinistre et meurtrier virus Ebola qui a fait des dégâts en Afrique centrale et même secoué l’ouest du continent jusqu’à nos portes, celles du Sénégal, du Mali… (il y a eu des victimes en Guinée voisine), voilà une autre maladie qui menace, dans une autre contrée au-delà de nos murs, le pays le plus peuplé du monde. Le mystérieux virus qui touche les grandes villes de Chine est transmissible entre humains, a confirmé ce lundi 20 janvier un expert gouvernemental en maladies infectieuses.

Zhong Nanshan, un scientifique renommé de la Commission nationale de la santé, a déclaré à la chaîne de télévision d’État CCTV que cette transmission par contagion était “avérée”. Cet expert avait aidé à évaluer l’ampleur de l’épidémie de Sras en 2002-2003. Elle avait fait 774 morts dans le monde (dont 349 en Chine continentale et 299 à Hong Kong) sur 8096 cas, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Pékin au nord, Shanghai à l’est et Shenzhen au sud: la mystérieuse maladie partie du centre de la Chine a gagné les métropoles géantes du pays le plus peuplé du monde. Le dernier bilan fait état de 291 cas en Chine, dont six mortels.

Le Japon, la Corée du Sud et la Thaïlande touchés

Plus d’un mois après son apparition sur un marché de Wuhan (centre), le virus, de la famille du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), touche désormais trois autres pays d’Asie: Japon, Corée du Sud et Thaïlande.

Des Chinois à Tokyo le 16 janvier – ASSOCIATED PRESS
La mystérieuse maladie partie du centre de la Chine a gagné les métropoles géantes du pays le plus peuplé du monde.

Sortant de son silence, le président chinois Xi Jinping a réclamé que “la propagation de l’épidémie soit résolument enrayée”, alors même que le pays est entré comme chaque année dans la “plus grande migration humaine” avec le chassé-croisé du Nouvel an chinois. Le dirigeant communiste a jugé “absolument crucial de faire un bon travail en matière de prévention et de contrôle épidémiologiques”.

Inquiétude avant le Nouvel An chinois

Le pays a dénombré mardi matin exactement 291 cas, dont un dans sa capitale économique, Shanghai, l’une des plus grandes villes du monde (25 millions d’habitants), chez une femme de 56 ans. Le virus a également été détecté en Corée du Sud chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche par avion depuis Wuhan.

Les autorités sanitaires sud-coréennes ont révélé qu’elle avait consulté samedi à l’hôpital à Wuhan en raison d’un rhume. On lui avait prescrit des médicaments avant qu’elle s’envole pour Séoul, où ses symptômes ont été détectés. Elle a été placée en quarantaine.

L’épidémie intervient à l’approche des festivités du Nouvel An chinois, la période la plus chargée de l’année dans les transports. Des centaines de millions de personnes ont commencé à voyager en autocar, train et avion pour rendre visite à leur famille. L’année du Rat débute ce samedi 25 janvier. Malgré les risques de propagation, les déplacements en Chine ne font pour l’heure l’objet d’aucune restriction.

La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme (comme un rhume) mais aussi d’autres plus graves comme le Sras. Les symptômes du Sras ressemblent à ceux d’une pneumonie, avec une forte fièvre et divers problèmes respiratoires.

Lors de la pandémie de 2002-2003, l’OMS avait vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l’alerte et tenté de dissimuler l’ampleur de la maladie.

Des chiffres sous-évalués?

Ce week-end, des scientifiques d’un centre de recherches de l’Imperial College à Londres, qui conseille des institutions comme l’OMS, ont mis en doute les chiffres officiels, estimant que le nombre de contaminations dépassait probablement le millier au 12 janvier. Cité par la télévision nationale, Xi Jinping a jugé « nécessaire de diffuser l’information en temps et en heure et de renforcer la coopération internationale ».

« Il est nécessaire de renforcer l’orientation de l’opinion publique et l’explication des politiques publiques », a-t-il poursuivi, tout en appelant à « maintenir résolument la stabilité de la société et faire en sorte que les masses jouissent d’un Nouvel an stable et paisible ».

Des mesures prises dans les aéroports étrangers 

L’inquiétude est désormais perceptible à l’étranger, où les mesures de prévention se multiplient aux aéroports en provenance de Wuhan, notamment aux Etats-Unis et en Thaïlande. En France, pour le moment, seuls des affichages des messages de précautions à destination des voyageurs se rendant à Wuhan depuis Paris ou au retour de Wuhan sont diffusés dans les avions (pour les vols directs), des affiches ont été disposées à l’aéroport de Roissy, a expliqué le ministère de la Santé au HuffPost.

Tract (avec média)