Tract – L’Inter de Milan, qui sera face à Manchester City pour la finale de la Ligue des champions ce samedi 10 juin, compte sur son portier camerounais, André Onana pour déjouer les pronostics. Un défi à la taille de ce gardien à la forte personnalité.
« L’Inter ? Ils ont beaucoup de qualités, en particulier Onana. Il est spécial, il lit où se trouve l’espace, il aère le milieu de terrain. (…) Nos deux équipes ont de bons gardiens, mais lui, il est exceptionnel avec ses pieds ». L’éloge, rapporte Rfi auteur de cette relation, est signé Pep Guardiola à quelques jours de la finale de la Ligue des champions entre son Manchester City et l’Inter Milan d’André Onana. Le technicien espagnol du club anglais n’est dans la flatterie gratuite, ni dans une tactique psychologique en vue de déstabiliser son futur adversaire. Car, comme lui, beaucoup pensent que, si l’Inter dispute sa première finale de C1 depuis 2010, il le doit en grande partie à son dernier rempart camerounais, auteur de huit clean-sheets (matches sans encaisser de buts) dans la compétition.
À 13 ans au Barça
André Onana, ce gardien qui « pourrait porter le numéro 10 sur son dos », selon l’ancienne légende de Liverpool, Steven Gerrard, est de la lignée des grands portiers camerounais. Sorte d’héritiers des Thomas Nkono, Joseph Antoine Bell, Jacques Songo’o ou Carlos Kameni.
C’est sur les terrains de fortune de son village natal de Nkol Ngok, dans le centre du Cameroun, qu’André Onana se fait repérer. Le gamin rejoint Fundesport, une académie créée par Samuel Eto’o à Douala, avant de s’envoler à 13 ans au Barça, où évoluait à l’époque son parrain. Avec les Blaugranas, l’Indomptable remporte la Ligue des champions U19, mais n’aura jamais l’opportunité de jouer en équipe première.
C’est aux Pays-Bas, à l’Ajax Amsterdam, que « Nana » va se révéler en cinq saisons pleines, remportant trois titres de champions en Hollande. Son ascension est brutalement stoppée par un contrôle anti-dopage positif. Pour sa défense, il affirme avoir fait une erreur en prenant un médicament destiné à sa femme. Il est suspendu un an par la Fifa. Son recours au Tribunal arbitral du sport (TAS) lui permettra de réduire la « peine » à neuf mois. Il revient, mais s’installe sur le banc de l’Ajax. Cela ne fera pas reculer l’Inter Milan, qui le suivait depuis des années et qui lui propose un contrat de cinq ans le 1er juillet 2022.
« Prêts à mourir »
À l’Inter, obligé d’alterner dans les buts avec Samir Handanovic en début de saison, Onana s’est rapidement installé comme numéro 1, au point d’être cité parmi les meilleurs gardiens du monde en ce moment. Un statut dont son équipe nationale ne profite pas. Autrefois pilier de la sélection camerounaise, le gardien de 27 ans a désormais tourné le dos aux Indomptables en annonçant sa retraite internationale après son renvoi en pleine Coupe du monde au Qatar. Une exclusion, conséquence de son caractère tempétueux, pensent certains.
C’est ce caractère bien trempé qui lui permet de défier samedi le favori de la compétition, Manchester City. « Nous irons à Istanbul pour gagner. Samedi, ils essaieront de prouver qu’ils sont plus forts que nous. Mais nous serons là, prêts à mourir », martèle l’admirateur Julio Cesar, ancien portier brésilien de l’Inter.
