[GRANDS TRAITS] Réédition de ‘Mémoire corrective’: avec près de 200 portraits , PSK fouille les années 87 à 96

Tract – L’Harmatan Sénégal vient de publier en deux tomes le livre ‘Mémoire corrective’, une galerie de portraits de personnalités de plusieurs pays et de divers milieux professionnels rédigés par le journaliste et écrivain Pape Samba Kane entre 1987 et 1996.

 

Les textes publiés par l’éditeur sénégalais l’avaient été dans le journal satirique Le Cafard libéré, dont Kane, analyste politique, essayiste, poète et romancier, était le directeur de publication.

Le premier tome (346 pages) comprend une centaine de portraits, le second (366 pages) en compte environ 90.

Papa Samba Kane a fait les portraits de ‘’visages emblématiques de la vie nationale’’, selon son défunt confrère Mame Less Camara, préfacier de l’un des volumes.

En lisant Kane, ‘’on a comme l’impression de se promener dans une sorte de galerie des portraits de ceux dont les propos et les actes font l’objet, depuis si longtemps, de toutes les attentions des médias sénégalais’’, a remarqué Camara, décédé en avril dernier.

‘’Le trait du portraitiste, tour à tour moqueur, tendre, complice ou féroce – sans jamais être ni méchant ni vulgaire – donne une dimension supplémentaire à ces hommes et femmes’’ auxquels s’est intéressé le journaliste, a ajouté Mame Less Camara.

« Tout cela est décrit dans un style qui renouvelle le portrait en tant que genre rédactionnel », auquel l’auteur a donné « des titres de noblesse », a écrit le préfacier, lui-même objet d’un portrait publié le 1er septembre 1994 par Le Cafard libéré selon Aps.

 

Un livre d’une immense richesse »

« Le portrait, en tant que genre journalistique, est aujourd’hui déserté », constate l’ancien ministre Mamadou Diop Decroix, dans la postface de l’un des tomes.

Il estime que ‘’Pape Samba Kane montre à suffisance l’intérêt que peut avoir ce genre de témoignage pour l’histoire’’.

« En un mot, cet ouvrage […] montre éloquemment que le très talentueux Pape Samba Kane est certainement le grand maître du portrait et […] du portrait satirique, genre qui suppose une double maîtrise : celle du portrait et celle de la satire, adossées à celle de la langue », commente le professeur Djibril Samb, lauréat de la médaille d’argent de l’Académie française.

La source poursuit que le second tome, dont il signe la préface, « est d’une immense richesse », a reconnu M. Samb, notant que les personnes portraiturées viennent d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe, une diversité à retrouver également dans le premier volume du livre.

Le journaliste Mamadou Amat juge que « les deux ouvrages sont l’aboutissement de dix années d’animation régulière de ce qui fut la rubrique phare de l’hebdomadaire satirique de la grande époque, cette période des audacieux pionniers de l’expansion de la presse indépendante ».

Le livre ‘Mémoire corrective’, enrichi des œuvres des dessinateurs Oumar Diakité, dit Odia, et Alphonse Mendy, « permettra aux plus jeunes […] de se faire une meilleure idée de certains grands événements de la dernière décennie du XXe siècle », ajoute Amat dans la postface du second tome.

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