GRÈVE DE 48 HEURES: L’Intersyndicat Autonome des Travailleurs des Universités liste les raisons et continue jusqu’à gain de cause.

Sen’tract – l’Inter syndicat Autonome des Travailleurs des Universités, composé de plusieurs syndicats libres n’ayant affiliés à aucun central, observe depuis avant-hier une grève de 48 heures en cette période de rentrée universitaire.

Joint au téléphone, Djibril Kane, coordonnateur de l’intersyndicale, est revenu sur les raisons de leur cessation d’activité et informe qu’il ne vont jamais reprendre service tant que leurs revendications ne sont pas réglées.

Interrogé sur la raison de leur grève, Djibril Kane dira:

« Nous avons eu à observer 48 heures de grève pour dénoncer la gestion discriminatoire chaotique, soutenue par une dose de corporatisme du Ministère de l’enseignement supérieur, accompagné de sa Direction Générale face aux problèmes des agents des universités. Vous savez que dans les universités il y a plusieurs composantes. Maintenant si on se lève un bonjour, on envoie un circulaire à tous les recteurs et à tous les chefs d’établissement pour octroyer 5% du solde indiciaire et certaines revalorisation à une catégorie, cela est frustrant. C’est ça qui fait en première, l’objet de notre mouvement d’humeur » a d’emblée informé le coordonnateur de l’Inter syndicat Autonome des Travailleurs des Universités.

Poursuivant, M. Kane martèle:

« Le chef de l’État avait demandé à ce qu’on revoit les salaires des agents publics face à la cherté de la vie. Mais le Ministre avait dit qu’aucun agent d’université ne devait bénéficier de revalorisation. Mais une catégorie a été revaloriser. Et à cela s’ajoute, la question de signature de notre décret. Pour ce qui concerne la revalorisation, je signale que nous sommes des agents publics de l’État. Il ne peut pas y avoir plusieurs vitesses dans une administration centrale, cela est impossible. Nous réclamons notre part du gâteau. Le Président de la République, connaissant la cherté de la vie, et ça tout le monde le vit, a demander à ce que les salaires des agents publics soient revalorisés. Maintenant on veut nous laisser en rade, nous le personnel administratif, technique et de services. Une composante qui est là, stable, qu’il pleuve ou qu’il neige, même pendant les vacances nous sommes dans les universités. Ça c’est écœurant » a-t-il soutenu.

Sur la même logique, il renchérit :

« Depuis 2018, après notre séminaire, on a eu un protocole d’accord parce que, c’était notre statut d’agent des universités qu’il fallait revoir. Il y a de nouveaux corps de métier, il y’a certaines universités qui n’avaient pas vu le jour Donc il fallait voir vraiment le statut des agents des universités. Nous y avons travaillé avec des membres du Ministère de l’enseignement supérieur, de l’innovation et de la recherche et un protocole d’accord a été mis en place. Et ensuite, le projet de décret a été toiletté et déposé au niveau de la Présidence de la République. À notre grande surprise, quand le Président de la République a réuni la famille universitaire, c’est en ce moment là qu’on a su que le le Président n’avait pas reçu le projet de décret. Depuis lors on courait derrière et à chaque fois on nous dit que ça allait être réglé. Mais la Présidence avait émis des réserves sur certaines choses et pourtant, nous sommes en train de percevoir cela dans notre salaire. Donc le décret là n’a pas d’incidence financière. On veut tout simplement que ce décret soit signer. C’est notre identité, c’est la survie des PATS (Personnel Administratif Technique et Service). Parce qu’il faut également des cadrages juridiques et jusqu’à présent ça n’a pas été fait » a regretté Djibril Kane.

Évoquant le problème du solde indiciaire, il informe: « On a vu un circulaire où on a demandé à une catégorie de personnels des universités, de bénéficier de 5% du solde indiciaire et également que certaines indemnités ne portait pas d’impôts, ça c’est inadmissible. Et c’est pourquoi nous avons entamé cette lutte pour les 5% du solde indiciaire parce-que c’est ça qui valorise notre situation de retraite. Également la revalorisation des salaires et surtout la signature du décret. Et nous ne comptons pas nous arrêter là. Nous voulons tout simplement qu’on nous appelle le plus vite possible à la table de négociation. Et il y a certaines choses qui doivent même pas être négocié, les 5% doivent être payés. C’est pourquoi, aujourd’hui tous les Personnels Administratifs Techniques et de Services sont engagés, plus que déterminés pour continuer cette lutte là. On a été trop conciliant depuis très longtemps, on a été très patient. Mais aujourd’hui, nous n’avons reçu que de frustration face à notre Ministère de l’enseignement supérieur de l’innovation et de la recherche ».

Pour conclure, le coordonnateur rappelle : « Un nouveau Ministre a été mis à la tête, mais nous notre problème ce n’est pas un combat de Ministre, de sortant ou entrant, mais c’est pour la dignité des PATS. Il faut que nos problèmes soient réglés si on veut que la rentrée universitaire soit effective. Nous n’entendons jamais suspendre le mot d’ordre tant qu’on a pas reçu des assurances claires et précises de notre Ministère de tutelle » a-t-il averti.

El Hadj KEBE