GUINÉE BISSAU : Embalo nomme un nouveau gouvernement dominé par l’opposition

Tract-Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a nommé samedi un nouveau gouvernement dont les principaux ministères sont détenus par la coalition qui a remporté les récentes législatives autour du parti historique PAIGC, indique un décret publié par la présidence.

Le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Geraldo Martins, nommé le 7 août par le président Embalo, compte 34 membres contre 31 dans le précédent, selon ce décret.

Dix-neuf postes, dont les portefeuilles-clés des Affaires étrangères, de l’Intérieur et des Finances, reviennent au Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), principale composante de la coalition Pai-Terra Ranka, vainqueure des dernières législatives.

Deux partis alliés de la coalition sont également représentés dans le nouveau gouvernement qui compte dix femmes, contre quatre dans le précédent, dont Indira Cabral Embalo, fille du fondateur du PAIGC, Amilcar Cabral.

Le Madem G15, la famille politique du président, n’est pas représenté dans le nouveau gouvernement. Il « va rester dans l’opposition », a affirmé son chef Braima Camara.

La coalition Pai-Terra Ranka a obtenu en juin une majorité absolue de 54 sièges à l’Assemblée nationale, imposant une cohabitation au président Embalo qui a ensuite nommé chef du gouvernement M. Martins, vice-président du PAIGC.

Le Madem G15 n’a remporté que 29 sièges aux législatives, une lourde défaite imputée selon des observateurs à des dissensions internes et à la chute du prix de la noix de cajou, source de revenus importante de la population.

La Guinée-Bissau, en butte à une instabilité chronique, a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups d’Etat ou de tentatives de coup d’Etat, la dernière en février 2022. Les quelque 200 observateurs internationaux déployés pour veiller au bon déroulement des législatives de juin dernier n’avaient toutefois relevé aucun incident majeur et affirmé que le scrutin avait été « libre, transparent et apaisé ».