[Interview] 7ème édition Brunch littéraire à Nantes: «Un souvenir indélébile», Noucia Adams

La romancière Noucia Adams est coordinatrice et animatrice de rencontres littéraires pendant le festival Brunch littéraire.

Tract – La romancière Noucia Adams, coordinatrice et animatrice de rencontres littéraires pendant le festival Brunch littéraire, qui s’est déroulée du 03 au 05 novembre 2022 dernier, à Nantes, nous dresse le portrait du bilan du déroulement de cette 7ème édition de ce festival. Fin 2020, elle a publié, en autoédition, La magie des rencontres qui sauvent, un premier roman lumineux sur l’amitié et la capacité à réinventer sa vie.

 

Comment présenterez-vous ce festival et qu’est-ce qui, au-delà de sa programmation essentiellement littéraire, a fait la singularité de cette septième édition ?

Le Brunch Littéraire est un festival des littératures africaines. Le pluriel est important, car l’africanité dans (et de) la Littérature recouvre des réalités multiples (auteur.e.s originaires d’Afrique, des Caraïbes, d’Outre-Mer, de la diaspora… livres sur l’Afrique…). Le festival met en lumière cette diversité créative et offre un espace d’expression privilégié à nos écrivain.e.s. La septième édition s’est distinguée probablement par sa thématique : l’identité, l’écriture de soi. Ce sujet a engendré des discussions d’une grande richesse entre les participants.

Comment a été montée la programmation de ce festival ? Êtes-vous partis à la découverte des auteurs, ou ces derniers sont-ils venus à vous ?

La grande majorité des auteur.e.s se sont spontanément inscrits et nous avons pris le temps de découvrir leurs parcours et leurs livres. Certains ont été invités.

La programmation (rencontres, activités…) s’est construite avec comme fil conducteur la thématique de l’identité et la volonté de proposer des moments de qualité au public et à l’ensemble des participants. Sur trois jours, nous avons investi au moins cinq lieux différents de la Ville de Nantes et organisé sept interventions littéraires.

Quel a été le motif de votre implication dans la coordination de cette septième édition du Brunch littéraire, le festival des Littératures africaines, qui s’est tenu à Nantes du 3 au 5 novembre 2022 ?

Je me suis investie parce que l’année dernière, le 6 novembre 2021, le Brunch a été mon premier évènement littéraire depuis la sortie de mon roman. Ce jour-là, c’était magique ! Une journée bercée par les mots: leur poésie, leur sens, leur pouvoir multiple … Première fois que j’exposais La Magie des rencontres qui sauvent au public. J’ai rencontré des auteurs inspirants et inspirés, des artistes, des gens curieux et ouverts. C’était une journée tourbillon dans laquelle je m’étais délicieusement laissé emporter. Alors, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice, apporter aussi de la valeur aux autres auteur.e.s, aux lectrices et lecteurs.

Vous avez certainement à cœur de dénicher et de mettre en avant des auteur(e)s. Pensez-vous que le passage à ce festival permettra d’une certaine manière de « booster » la carrière des auteurs-participants ?

Je pense que le passage à ce festival peut engendrer de belles rencontres. Et ces rencontres peuvent déboucher sur des projets et/ou d’autres évènements intéressants. Ça a été le cas pour moi, grâce au brunch 2021, j’ai été invitée à plusieurs autres salons/festivals. Aussi, parmi les participants au festival, nous avons des éditeurs. De nouvelles collaborations peuvent naître de ces échanges.

Le festival a-t-il été profitable aux communautés de la ville de Nantes ? Et comment a-t-il été perçu par la municipalité ?

Des représentants de la Ville de Nantes sont toujours présents lors du Brunch Littéraire. Notre initiative est saluée et encouragée par les élus. Notre évènement s’inscrit d’ailleurs dans le cadre du Festisol, le festival des solidarités qui a un rayonnement dans toute la métropole nantaise.

Comment est financé ce festival ?

Avec les moyens du bord (rires). À vrai dire, je ne plaisante pas. C’est un sujet sensible, car nous ne disposons d’aucune subvention des collectivités pour le moment. Nous nous efforçons d’être créatifs pour trouver du financement (partenariat, tombola etc.). Le brunch littéraire est aussi porté par l’association ASPROBIR. Nous travaillons sur cet aspect et sommes ouverts à toute proposition/idée/ participation permettant de nous aider dans ce sens.

Après sept ans, quelle est donc votre stratégie pour trouver des partenaires qui vous appuiera à la huitième édition ?

Chaque évènement est un pas de plus vers la pérennisation, la consolidation du festival dans le paysage culturel nantais et aussi dans le monde littéraire. Notre stratégie est en perpétuel mouvement, elle n’est pas unique et nous ajustons progressivement. Nous avons des partenaires qui nous suivent depuis le début de l’aventure. Et pour la huitième édition, nous prévoyons d’améliorer notre stratégie de communication, ce qui facilitera probablement l’émergence de nouveaux partenariats.

Pouvez-vous partager avec nos lecteurs quelques souvenirs forts de cette édition de ce Brunch littéraire ?

J’ai vécu beaucoup de moments forts, notamment en tant qu’auteure lors de ma rencontre littéraire, aux côtés de la talentueuse Léa N’Guessan. Une conversation prodigieusement animée par Erna Ekessi durant laquelle nous avons partagé des émotions, des rires, des interrogations et mots d’une grande profondeur avec le public. J’ai reçu beaucoup d’amour et d’attention ce jour-là, je ne m’y attendais pas, je n’étais pas prête, car c’était ma toute première intervention de ce genre. Je repense à cette lectrice qui m’a beaucoup émue en m’annonçant devant toute l’assistance qu’après Une si longue lettre de Mariama Bâ, mon roman était son deuxième livre préféré. Un souvenir indélébile. Et ce qui est vraiment génial dans tout ça, c’est que ces moments d’interaction exceptionnels entre le public et les participants sont nombreux dans notre Brunch Littéraire. Je vous laisse donc imaginer l’ambiance !

Des difficultés rencontrées dans l’organisation ?

Comme dans toute organisation d’évènement je suppose, il y en a toujours. Nous avons essayé de les surmonter et nous prendrons le recul nécessaire pour les analyser. Et ce qu’il y a de positif dans les difficultés, c’est qu’elles sont très efficaces pour alimenter un processus d’amélioration continue.

Quelles sont vos aspirations secrètes quant au devenir et à l’avenir du festival ?

Toute la magie des secrets réside dans le mystère qui l’entoure. Alors je garderai mes aspirations secrètes (rires). Ce que je peux dire, c’est que le festival a vocation à devenir plus grand et toujours plus enrichissant pour les participants, pour le public. Nous souhaitons aussi qu’il devienne incontournable dans le calendrier des évènements littéraires en France.

Pourquoi doit-on prendre sa place aux prochaines éditions de ce festival ?

Pour les échanges, les interactions, les moments magiques, les rencontres exceptionnelles. Et aussi, j’entends notre Présidente me souffler la réponse à l’oreille, « parce que le brunch littéraire deviendra « The Literary place to be » ! So, stay tuned ».

 

Propos recueillis par Baltazar Atangana Noah

noahatango@yahoo.ca