[INTERVIEW] Laetitia Tonye Loe : ‘J’ai ressenti le besoin de raconter les histoires des femmes’

Tract – Entretien avec Laetitia Tonye Loe, entrepreneure sociale. Fondatrice et directrice générale de Parler D’Elles, une organisation à but non lucratif qui promeut l’autonomisation et le leadership des femmes, au Cameroun et en Afrique francophone. Réalisatrice, elle a réalisé les Prisonnières du Silence, un documentaire qui traite du viol et de la violence conjugale au Cameroun.

 

Active dans la lutte contre les violences basées sur le genre, vous êtes la fondatrice de l’association Parler d’elles. Comment est-elle née et comment s’articule les différents projets (activités) avec votre engagement ?

Après la sortie de mon documentaire Les Prisonnières du Silence en 2019, j’ai ressenti le besoin de raconter les histoires des femmes et des organisations de femmes qui militent pour les droits des femmes dans mon pays et ma région. En 2020, nous avons commencé avec le projet de plaidoyer L’Égalité Chez Nous, labélisé ONU Femmes France Génération Egalité voices en 2021. En 2021, nous avons mené un plaidoyer pour la charte des collectivités territoriales pour l’égalité des genres en Afrique intégrant un article spécifique pour la protection des filles et des femmes contre les violences basées sur le genre. L’association a, ensuite, progressivement développé ses structures de gouvernance, son secrétariat, et son réseau de partenaires.

 

En 2019, vous avez réalisé le documentaire « Les prisonnières du silence ». De quoi parle-t-il ?

Le documentaire traite du viol et de la violence conjugale au Cameroun. C’est une série de témoignages, y compris le mien durant lesquels des survivantes se livrent sur leurs expériences du viol et/ou de la violence conjugale. Des experts interviennent également au cours du documentaire pour aider le téléspectateur à comprendre les mécaniques et l’ampleur de ces fléaux dans nos sociétés.

 

Aujourd’hui, quelles sont vos actions concrètement sur le terrain ?

Aujourd’hui, nous travaillons sur différents projets à savoir le programme de bien-être et autonomisation intitulé Petites Mamans, l’Initiative pour l’égalité et la coopération en francophonie ou le projet de plaidoyer pour la protection, l’autonomisation et la santé des femmes au Cameroun. Par ailleurs, nous organisons de façon régulière des espaces de rencontre pour que le public puisse se retrouver pour parler des droits des femmes.

 

Dans la prise en compte du genre dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques et privées, quels sont les grands enjeux à venir d’ici 2030 au Cameroun?

Un projet de loi sur la protection des femmes et des filles contre les violences basées sur le genre va être présenté à l’Assemblée Nationale. C’est un moment qui doit concentrer nos énergies pour être scer que ce texte est voté.

 

Propos recueillis par Baltazar Atangana