[KORONIK N°9] PAR DOC GYNÉCO : ‘PATIRIYOTISME, WAAW…!’ (alias Juliette Ba)

Avec ses jeux d'émaux et ses mots d'émoi, Doc Gynéco soigne nos maux et émois, et met du baume à nos bobos...

Tract – Hier, j’étais devant ma télé ndeyssaane et je regardais le défilé… Tchaay lii !

Aujourd’hui, peu importe ce que l’on a appris par le passé, au cours des fameux cours d’éducation civique. On retient tant bien que mal que c’est tout un tas de choses très importantes pour la nation…

Mais l’on se trouve dans l’incapacité totale et complète de pondre deux informations correctes relatives aux attributs de la nation ou à la signification intrinsèque des couleurs du drapeau. Idem de la profondeur poétique de la devise sénégalaise et de la symbolique liée au 4 avril.

Mais garawoul, on va fêter, après mou diekh …

Bref si nous avons tous été transfusé au « Pincez tous… », rattrapés par les collines d’un quotidien, escarpées à souhait, nous ne sommes plus trop au parfum de ce qu’est le patriotisme à l’ancienne. Certes, quand « Tchaat » continue d’hurler à pleins poumons que le « Lion rouge à rougi… » vous continuez désespérément de tenter de lui faire comprendre que Saa waye ! « rougi » est le participe passé du verbe rougir, nak !!! Et qu’en l’occurrence « rugir » est le terme exact. De la même manière vous seriez plus tentée de lui dire que le vert, le jaune et le rouge sont les couleurs du Rastafarisme, mouvement auquel vous avez homme ou femme, personnellement, tous pluzoumoinsss adhéré il y a une trentaine d’années voir plus. Car il convient de l’admettre, les patriotes contemporains que nous tentons d’être auraient plutôt tendance à résoudre de manière ultra urbaine l’équation de la devise patriotique…

En l’occurrence, un peuple, parce qu’on est presque 20 millions de quelqu’uns et de quelqu’unes, que nous sommes tous de la même nationalité et que nous partageons les mêmes affinités : accro au ataya, fascinés par Youssou, drogués du sms et hyperactif du je-sais-tout et cerise sur le pain au lait « ultra compulsifs » de Tik Tok… qu’il va bien falloir un jour faire quelque chose de nous.

 » Frappez, Frappez ? Frappez ? les baffes à fond ! « 

Un but parce qu’il en faut un le matin quand tu sorts de ton lit kamem…

Nekk fi di takhawalou rek en bayant aux corneilles ish !

Une foi, parce que dans la vie là moome, il faut bien croire en quelque chose et si cela se trouve être votre pays, ce n’est pas plus mal, sans oublier bien sur la foi indéfectible en un avenir multi et pluri khalissé… C’est bô l’espoir ! C’est joli l’Espérance !!!

Mais n’ayons crainte, citoyens ou pas, nous sommes incontestablement des Gaïndés Ndiaaaaaye. De vrais ambassadeurs de notre identité, que nous traînons à travers toute la planète, de méridien en méridien, sans crainte de la neige, des alphabets ou des habitats ou même du qu’en dira t-on, Galsen moome : MÊME PAS PEUR… !

Où que nous allions peu importe moome, l’endroit, pourvu que l’on puisse trouver du yéét, du netétou, du jumbo et faire un bon thiep, avec du bissap frais et chaïïne, le reste n’est que ruine de l’âme sa waye !

Nous rugissons matin, midi, et soir face à tout ce que la vie nous apporte de lourd et d’alambiqué. Même si nous n’avons jamais vu que « feus » ceux du Parc de Hann, déprimés et rachitiques, les lions que nous sommes ont un peu perdu en prestance, sauf quand il s’agit de grapiller des ndam, ndakh temps yi moome, on a le vent en poupe !!!

Bref!
Du coup, (« Du coup » moome, il fallait que je le place, tellement c’est devenu un mot wolof …) on s’élance dans la brousse économique et conjoncturelle mais les ténèbres mettent un peu plus de temps à être dissipées.

Par les temps qui courent, le rugissement coûte cher, la viande fraîche est rare, et le piédestal quelque peu inaccessible, mais à Gaïndé Ndiaaaye rien d’impossible, donc il faut gérer, entre le « garawool » et le « boulfalé », porté par le vert de l’espoir, le rouge des gesticulations multidirectionnelles, le jaune de l’eldorado de Sabodala… et tenter vaille que vaille de gravir les échelons du baobab sacré dont les branches sont jour après jour un peu plus inaccessibles, mais tant qu’il y aura du bouille, il y aura du jus daal !

Heureusement qu’il y a de temps en temps quelques rayons de soleil sur notre espoir et qui debouts, nous rassemblent, au stade ou au sein d’un bureau électoral…

Allez rendez-vous tous pour les doléances avec un paquet d’Hollywood bien vert, un Fanta coktail bien jaune et un brassard… bien rouge. Pour tout ce qui ne fonctionne pas de ce bled … Ô Pays mon beau peuple …

Ma ko wakh !

Votre-éternelle-patriote-Doc-Gynéco-AKA-Juliette-Ba

Tract.sn

Tract