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Le gendarme des marchés de l’UEMOA blâme l’agence de notation Bloomfield et l’enjoint à se dédire sur la Senelec

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Les contrevérités de Bloomfield Investment et de son président directeur général, Stanislas Zézé, diffusées sur la Senelec, ont révulsé le gendarme des marchés de l’Union monétaire ouest africaine (UEMOA). Après Makhtar Cissé, le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) a dénoncé les agissements de Bloomfield avant de l’inviter à se dédire publiquement. Ce, sous peine de sanction.
« Nous avons été informés, le mardi 23 octobre 2018, par courrier, de la volonté de la Senelec de se retirer du processus de notation financière de Bloomfield Investissement. Nous informons donc l’ensemble du marché financier de l’Uemoa que l’Agence de notation panafricaine Bloomfield Investment Corporation, agréée par le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, ne sera plus en mesure de garantir la qualité de crédit de la société Senelec (émetteur sur le marché des obligations) à compter du 1er novembre 2018; la notation actuelle ayant expiré le 31 octobre 2018. Par conséquent, l’émission obligataire 2018-2025 de la Senelec ne bénéficie plus de couverture de risque de défaut à partir du 1er novembre. Nous faisons ce communiqué de presse, conformément à l’article 16.1 de l’instruction relative aux conditions d’exercice de l’activité des agences de notation financière sur le marché financier régional de l’Uemoa. »Un communiqué truffé de contrevérités

C’est par ce communiqué, truffé de contrevérités que Bloomfield Investment et son directeur général, Stanislas Zézé, ont, le 1er novembre dernier, tenté de jeter en pâture Senelec. Le même jour, Makhtar Cissé est monté au créneau pour fracasser la légende : « (…) En 2017, Senelec s’était soumise à une démarche volontaire de notation financière qui reste d’actualité. A cette fin, elle avait consulté les deux agences de notation agréées par le Crempf que sont Wara et Bloomfield Investment. Conformément aux procédures de passation des marchés du Sénégal, l’offre de Bloomfield avait été retenue. Cette consultation étant seulement valable pour la période 2017-2018, Senelec a procédé à un appel d’offres pour 2018-2019. Les deux agences de notation agréées par le Crempf (Bloomfield et Wara) ont déposé des propositions pour la période 2018-2019. Au terme du processus, et après analyse des propositions techniques et financières, l’offre de Wara a été retenue. Le contrat de Wara a été signé et la mission est en cours. Senelec ne s’est donc pas retirée du processus de notation et réitère son engagement à respecter toutes les conditions relatives à l’émission d’un emprunt obligataire sur le marché financier régional de l’Umeoa. »

En clair, Bloomfield a été éjectée au profit de Wara à la suite d’une procédure transparente dont elle peine à accepter les résultats. Quid à diffuser de fausses nouvelles. Une démarche qui risque de lui coûter cher et pour cause. Selon les informations de Libération, le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crempf) a vertement tancé Bloomfield et son président directeur général dans une lettre en date du 8 novembre 2018 dont nous avons obtenu copie. Dans la missive adressée à Stanislas Zézé et signée par délégation du président, le secrétaire général de Crempf Mamadou Traoré écrit : « Nous accusons réception de votre correspondance du 24 octobre 2018, nous informant que la Senelec aurait manifesté sa volonté de se retirer du processus de notation financière engagé avec votre agence et que vous ne serez plus en mesure de garantir la qualité de crédit de l’émetteur à compter du 1er novembre 2018, la notation étant arrivée à échéance. Nous avons été également informé par voie de communiqué de presse de l’information qui a été publiée dans les médias relativement à cette situation. »

Le Crempf : « Nous vous invitons à faire publier, par les mêmes voies, un communiqué rectificatif »
Traoré de poursuivre : « Après saisine de la Senelec, celle-ci nous a indiqué que la nécessité de respect des dispositions du Code des marchés publics du Sénégal l’a amené à reprendre le processus du choix de l’agence chargée de sa notation. Votre communiqué aurait dû se limiter à informer le marché sur le fait que votre agence ne notera pas la Senelec pour la période 2018-2019, la précédente ayant expiré le 31 octobre 2018. »
Le Crempf sort ensuite la cravache : « En outre, en l’état actuel de la réglementation, les agences de notation donnent une opinion sur la qualité de crédit des émetteurs ou des instruments financiers mais ne la garantissent pas contrairement à la mention contenue dans le 1er paragraphe de votre courrier. Au regard de ce qui se précède, nous vous invitons à faire publier, par les mêmes voies, un communiqué rectificatif qui donne aux investisseurs la bonne information relative à la rupture du processus de notation avec votre agence en lieu et place du retrait de la société du processus de notation. Nous accordons une importance particulière à la fiabilité et à l’exhaustivité de l’information publiée sur les activités du marché financier régional. »
En somme, Bloomfield est invitée à se dédire publiquement.

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