« Les écrivains sénégalais écrivent librement sur tous les thèmes » (auteur-éditeur)

Série littéraire : le Sénégal à l’honneur en 2021

Interview d’Alioune Badara Bèye est le président de l’Association des écrivains du Sénégal, par la DW.

Interview sur la littérature au SénégalInterview sur la littérature au Sénégal

La littérature sénégalaise est l’une des plus dynamiques de l’espace francophone en Afrique.

Plusieurs auteurs sénégalais ont ainsi vu leurs écrits récompensés récemment. Il s’agit notamment de Mohamed Mbougar Sarr qui a remporté en novembre dernier le Prix Goncourt, la plus prestigieuse distinction littéraire française. Son compatriote Boubacar Boris Diop a lui aussi remporté prix américain Neustadt International.

Alors, comment expliquer cette vitalité de la littérature sénégalaise .

Interview d’Alioune Badara Bèye

Un entretien avec Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal.

Alioune Badara Bèye : Plusieurs auteurs ont été primés. Cela montre la bonne santé de la littérature sénégalaise.

DW : Comment l’expliquer?

Les Sénégalais excellent dans beaucoup de genres : le roman, les nouvelles, le théâtre et même le cinéma. Il y a une politique du livre. L’Etat appuie beaucoup l’édition, nécessaire aux écrivains. Il y a aussi beaucoup de rencontres consacrées à la littérature. La Covid-19, comme le Sida, a aussi beaucoup inspiré d’auteurs.

DW: Pour vous c’est donc la politique de soutien mise en place qui explique la vitalité de la littérature au Sénégal ?

C’est l’un des motifs. Il y a aussi la créativité. Les écrivains sénégalais sont très féconds. Ensuite, ce sont des auteurs qui écrivent librement. On ne les empêche pas d’écrire sur tel ou tel thème. La liberté de création, la liberté d’écrire est reconnue et c’est important. Ce sont donc des écrivains qui trouvent les moyens d’écrire librement, même sans soutien de l’Etat.

Parfois des sponsors leur courent même après. Il y a une telle saine concurrence que tout se passe bien. L’édition est un acte de souveraineté. Chaque Etat doit pouvoir accompagner ses éditeurs sans pour autant les caporaliser. Les écrivains doivent pouvoir écrire librement. C’est ce qui se passe au Sénégal. Mais il faut aussi surtout souligner le talent des auteurs.