L’oeil du quotidien Le Témoin de ce mercredi

KEEMTAAN GI – DISSIMULATION
Bravo !! Il était vraiment temps ! Ainsi donc, le Chef est allé au contact des soldats de la santé. Il s’est décidé, enfin, à aller encourager ces braves gens qui luttent depuis bientôt un an et demi, loin de leurs familles, contre ce fichu monstre à plusieurs têtes. Comme une hydre. Pendant qu’eux, les politiques, se pavanaient au Nord du pays avec de grandes foules, favorisant ainsi la propagation du virus. Revenus à leurs turpitudes, ils prennent conscience de leurs maladresses et consentent à affronter le terrain pour mesurer l’étendue des dégâts provoqués par leurs erreurs. Bien entendu, c’est après s’être vaccinés et avoir menacé d’offrir des doses à des pays voisins qu’ils entreprennent cette visite au front. Sauf que, dans ces pays, la situation de la pandémie s’est stabilisée. Elle est en tout cas moins préoccupante que dans ce charmant pays où l’on ne fait jamais les choses comme les autres. Le drame chez nous c’est que, pendant que le Chef multipliait ses tournées « économiques » durant lesquelles ses responsables… politiques rivalisaient en termes de mobilisation, et donc de rassemblements populaires, il ne s’est trouvé aucun parmi ses collaborateurs pour lui dire qu’il était en train de nous faire courir de graves risques. Personne ! Au contraire, tous le regardaient avec émerveillement, chantaient ses louanges et lui taillaient des habits de démiurge. Même lors qu’il foulait au pied l’état d’urgence qu’il avait lui-même décrété, tous lui montraient leur béate admiration et gratitude. De les avoir sortis de la misère pour le luxe et la luxure. Dieu, préservez-le de tels collaborateurs qui ne sont pas là pour lui dire la vérité — qui est fou ? — mais au contraire veulent durer le maximum possible sous les lambris dorés du pouvoir et profiter des prébendes. Vous avez vu hier le fameux documentaire « Les Emblèmes de l’Émergence », sur les réalisations et la vision supposée du Chef ? Il nous présente un autre Sénégal, pas celui ravagé par la troisième vague de coronavirus provoquée par qui l’on sait. Pas ce pays, le nôtre, où l’on se vautre dans la misère au quotidien. C’est du genre de personnes qui ont conçu ce mirage que le Chef devrait justement se méfier. Ces courtisans sont en train de lui creuser sa propre tombe. Tout est dissimulation. A preuve, la grande confusion qui règne dans nos hôpitaux, ces réalisateurs cireurs de bottes n’ont pas eu la pudeur de nous la montrer. Et tant pis pour ceux qui croient à l’émergence qu’ils nous font miroiter !
KACCOOR BI

Mr congratulations ! 
A ce rythme, il faudrait surnommer le président de la République « M. Félicitations » ou, pour faire anglais, « Mr Congratulations » ! En effet, depuis quelques mois, il a pris l’habitude, à chaque fois qu’il va quelque part pour inaugurer une infrastructure ou effectuer une visite quelconque, de féliciter chaleureusement le ministre qui l’accueille ou l’accompagne ! Ce, pour la qualité supposée du travail effectué par ce ministre. Ce même si ce ministre est un Pied-Nickelé, pour ne pas dire un incompétent notoire ! Dernier ministre en date à avoir eu droit à des félicitations, Abdoulaye Diouf Sarr. « Je me dois de féliciter le ministre Abdoulaye Diouf Sarr et son équipe qui abattent un travail très appréciable nous permettant de garder un système médical résilient. Il faut l’aider à réussir sa mission parce que ses collaborateurs et lui font un travail colossal de jour comme de nuit » a ainsi déclaré hier Macky Sall. Avant Diouf Sarr, les ministres Moustapha Diop (mais si, mais si !), Néné Fatoumata Tall et quelques autres avaient également eu doit à leur lot de félicitations chaleureuses. C’est à croire que dans la classe du maître Macky Sall, tous les élèves travaillent bien et qu’on n’y trouve aucun cancre ! Cela nous rappelle ce défunt député socialiste d’une région périphérique qui faisait rire les journalistes couvrant les débats à l’Assemblée nationale du temps du président Abdou Diouf. Ce député, lors des sessions budgétaires, s’inscrivait au passage de chaque ministre. Son tour de parole arrivé, il se levait, félicitait chaleureusement le ministre dont le budget était voté « pour son excellent travail » avant de se rasseoir pour attendre le passage du prochain ministre. Eh bien, Macky Sall fait exactement la même chose avec ses ministres !

COVIDE 
Dommage que, dans sa tournée aux troupes en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, le chef de l’Etat ne se soit pas rendu également à la clinique Madeleine où quelques VIP sont traités. Parmi ceux-là, justement, un très proche collaborateur du président de la République interné à la chambre 2… Un collaborateur « covidé » comme il se doit…et à qui nous souhaitons prompt rétablissement !

UN NOUVEAU CIMETIÈRE POUR PIKINE 
Les activistes et populations de Pikine qui ameutaient l’opinion pour réclamer un nouveau cimetière pour cette grande ville ont véritablement raison. Hier, lors de l’enterrement du prochen parent d’un collaborateur du « Témoin », il a été constaté que le seul cimetière de cette populeuse ville est plein à craquer. Quatre familles qui tentaient d’enterrer leurs proches disparus avaient toutes les peines du monde pour trouver des espaces disponibles. Il a fallu, avec le soutien des préposés à la gestion du cimetière, une véritable gymnastique foncière pour débusquer un lopin de terre pour pouvoir enterrer dignement le parent disparu. Avec les multiples décès provoqués par le covid-19, il arrivera un moment où Pikine ne pourrait plus enterrer ses morts. Ce qui risque de provoquer une révolte générale des populations. Autant le maire de la ville Abdoulaye Thimbo dont on se demande ce qu’il fait, khana que dormir tout simplement, que les autorités centrales sont interpellées sur une telle situation dépassant l’urgence. Des possibilités ont été évoquées d’un grand cimetière pour Pikine et Guédiawaye au niveau de la réserve foncière des filaos de Guédiawaye qui aiguise l’appétit vorace des grands prédateurs ou même dans la forêt de Mbao aux abords du cimetière des victimes du Joola. Mais l’Etat tarde à réagir. Une chose est sûre. Le cimetière de Pikine est plein. Il ne peut plus recevoir de dépouilles.

NÉCROLOGIE LE MAIRE DE NDIARÈME LIMAMOULAYE BAÎDY SÈYE EMPORTÉ PAR LE COVID-19 
L’Alliance pour la République (APR) est en deuil. Baidy Sèye, membre du parti du président de la République, a été rappelé à Dieu hier. Le maire de la commune de Ndiarème Limamoulaye a succombé au Covid-19 ce mardi à l’hôpital Le Dantec de Dakar. Le président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Aliou Sall, dont le défunt était un fidèle allié, a présenté dans un communiqué et au nom de l’Association des Maires du Sénégal (AMS), ses sincères condoléances à la famille attristée, à ses administrés de la commune de Ndiarème Limamoulaye et prié pour le repos éternel de l’âme du défunt.

«17 MORTS À CAUSE DE LA COVID-19» L’UCAD DÉMENT FORMELLEMENT 
Une information selon laquelle il y aurait 17 morts liés au covid-19 à l’Université Cheikh Anta Diop a suscité une onde de choc sur les réseaux sociaux et chez les étudiants. Dans un post sur Twitter, la direction de l’Université Cheikh Anta Diop dément l’information et précise : «Des informations circulent dans les médias, surtout les sites, depuis ce matin du mardi 27 juillet 2021 faisant état de 17 morts à l’Université Cheikh Anta Diop liés au Covid-19. L’Université tient  à  démentir  formellement  de  telles  allégations.» «L’UCAD rappelle qu’elle a toujours fait preuve de transparence auprès de la communauté universitaire et de l’opinion publique quant à la gestion de la Covid19 au sein du campus. Elle a également contribué de manière décisive à sa lutte’’, peut-on lire dans ce tweet.

 LE PRÉFET MOR TALLA TINE SE PRONONCE SUR SA MISSION À DAKAR 
Le nouveau préfet de Dakar, Mor Talla Tine, appréhende véritablement son nouveau challenge dans la capitale. L’administrateur civil, qui faisait ses adieux hier à la préfecture de Mbour où il est remplacé par Mamadou Lamine Mané, s’est prononcé sur les nouvelles tâches qui l’attendent à Dakar. «Mission redoutable ? Absolument pas, la devise d’un administrateur civil reste ancrée dans les valeurs de la République. Partout où le devoir nous appelle, toutes affaires cessantes, nous allons répondre. Le chef de l’État a bien voulu nous confier des responsabilités à Dakar, nous y serons sans appréhension particulière, avec l’esprit tranquille, tout en sachant que nous sommes animés d’une seule ambition :  servir l’intérêt général, servir la République, servir les citoyens.  Par conséquent, je ne saurais la considérer comme une mission redoutable dans la mesure où nous allons remplacer des hommes et des femmes qui ont du mérite et qui ont accompli un travail remarquable», a précisé le nouveau préfet de Dakar. Se prononçant sur ses 17 mois passés à Mbour, le nouveau préfet de Dakar dit préférer laisser les populations en dresser le bilan… Toutefois, il pense que seule une gestion inclusive est la solution…

UTILISATION DES RESSOURCES DE «FORCE COVID-19» LES ESQUIVES DU GÉNÉRAL FRANÇOIS NDIAYE 
Il n’est pas un général pour rien. François Ndiaye a une bonne maitrise de l’art de l’esquive. En tout cas hier, il a utilisé à merveille cette technique pour contourner toutes les questions pièges de la presse sur la gestion des ressources de « Force covid-19 » par les différents ministères. « Tout ce que je peux dire à ce stade, c’est qu’après présentation du rapport au chef de l’Etat, nous sommes très ouverts,  en  sachant  que  toute  œuvre  humaine  peut  faire l’objet de critiques. Sous ce rapport, ne vous attendez pas à ce qu’il y ait de la perfection. Globalement, les grandes lignes, les dépenses liées au fonds force covid-19 ont été faites dans les règles de l’art. Autrement dit, en conformité avec les règles budgétaires et comptables. Maintenant on est en démocratie. Tout le monde a le droit d’être soupçonneux par rapport à l’action publique. C’est normal. Quoique vous fassiez ou que vous disiez, vous allez nourrir la suspicion. Mais, il faut faire la différence entre la rumeur et la réalité. C’est vrai qu’au début de cette opération, il y a eu beaucoup de rumeurs. On parlait même de clameur publique  qui  a  charrié  un  courant  de  rumeurs.  Je  donne l’exemple de l’aide alimentaire. On disait que ce sont 69 milliards qui avaient été engloutis, que les procédures budgétaires n’ont pas été respectées etc.  A l’arrivée il y a eu moins. Et ce n’est pas le ministère du Développement communautaire qui a fait les décaissements. C’est le ministère des Finances et du Budget. S’agissant de l’efficience des dépenses, si vous lisez bien la rubrique «bilan financier  des autres ministères», vous verrez bien qu’il y a des observations par rapport à la pertinence de certaines dépenses qui, de l’avis du comité, n’étaient pas en cohérence, ou en tout cas en conformité des  objectifs du PRES. Il y a eu des dépenses, qui, de l’avis du comité, n’étaient pas liées à la lutte contre la covid-19 au niveau de certains ministères. Le rapport étant impersonnel, on ne cite pas de noms». Alors fermez le ban, il y a rien à cirer à vous Messieurs de la presse.

COTE D’IVOIRE RENCONTRE HISTORIQUE ENTRE OUATTARA ET GBAGBO 
La rencontre est qualifiée d’historique. Le président ivoirien Alassane Ouattara et son prédécesseur Laurent Gbagbo se sont rencontrés pour la première fois depuis la crise postélectorale de 2010–2011. La rencontre s’est déroulée au palais présidentiel d’Abidjan et a duré une heure. Après une heure d’entretien, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara sont sortis du salon du petit palais de la présidence. Ils étaient précédés par quelques cadres de leurs partis respectifs. Retrouvailles entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, un mois et demi après le retour en grande pompe de Gbagbo en Côte ďIvoire, dix ans après la terrible crise post-électorale qui avait fait plus de 3 000 morts. Les deux présidents ont fait chacun une déclaration à la presse dans une ambiance très amicale, très fraternelle. Ils ont tour à tour pris la parole de façon très brève. D’abord Laurent Gbagbo a précisé avoir, durant l’entretien avec le président Alassane Ouattara, abordé le sujet des prisonniers politiques détenus depuis la meurtrière crise post-électorale de 2010-2011, qui est à la base de la déchirure des deux camps depuis maintenant dix ans. Laurent Gbagbo a lancé un appel à cette libération et évidemment il laisse comme seul juge le président Alassane Ouattara pour prendre une décision. Le président Alassane Ouattara, qui a tout d’abord commencé par remercier Laurent Gbagbo, a aussi présenté ses condoléances à Laurent Gbagbo pour le décès de sa mère, morte pendant que son prédécesseur était détenu à la CPI. Cela a rappelé à M. Ouattara que sa propre mère était décédée alors qu’il était en exil en France, au milieu des années 2000, et que Laurent Gbagbo, alors président, avait facilité son retour. M. Ouattara comme M. Gbagbo ont insisté sur leur volonté ďaller de ľavant. Et ľavant, c’est la marche vers une véritable réconciliation nationale. Pourvu que Dieu les aide à réaliser cet objectif !

Sentract