« NS-Ndoumbélane…Snapshoots » (N°2), par Gilles Eric Foadey

Gilles Eric Foadey

Voici le numéro 2 des chroniques  « NS – Ndoumbélane…Snapshoots », les instantanés du Sénégal vu de loin – tirs (droit) au but ! Proposé tous les quinze jours en exclusivité sur Tract par Gilles Eric Foadey *. « NS – Ndoumbélane…Snapshoots » se veut une revue-cactus d’actus du Sénégal vu de loin.

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Aller enfin à l’essentiel, chers compatriotes !

Contribuer à l’éveil citoyen pour contrôler dès maintenant, tant en amont qu’en aval, le processus électoral aux fins de capaciter les citoyens à comprendre la réalité de son fonctionnement. Former aussi des journalistes citoyens et les doter de téléphones intelligents pour qu’ils puissent comme en 2000, et en mieux, proclamer les résultats des urnes à la fermeture des bureaux de vote comme le permet le code électoral. En clair, il faut mailler le territoire. Connaître exactement le nombre de bureaux de votes existants. Vérifier le nombre de militaires appelés à voter. S’assurer de la légalité de ces blancs-seings distribuésà  tour de bras à une pléthore de fonctionnaires qui ne se cantonnent pas à une région le jour du scrutin. Mais surtout retirer les cartes d’électeur et s’opposer à leur rétention.

Ces préalables acquis, il va falloir savoir POURQUOI doit-on voter.

Nous votons pour bouter dehors la gabegie, le sectarisme, le népotisme, le pillage des ressources, la corruption endémique et SURTOUT pour restaurer la République. TOUT SAUF Macky et son parti, le PDS, le PS de Tanor, Rewmi d’Idrissa Seck et l’AFP devrait être le leitmotiv.

Il est question de voter enfin pour un ordre nouveau dans la gestion de la Res-publica.  Et les politiciens cites sont des hommes du passe.

Alors de grâce, allons à l’essentiel compatriotes pour que la messe soit dite et que le forcing de Macky ne passe pas !

 

Kouye naane di lakhou bouye mandi fègne* !

Arène nationale…. Avions-nous besoin de gladiateurs ? Sommes-nous sérieux ? La plèbe soumise, a -t-elle besoin de pain  🥖 et de jeux ? Ou, doit-elle étancher une soif, que l’on espère faite d’eau potable, de manière durable? On nous assiste et nous sommes fiers d’exhiber une arène en reconnaissant que le défi sera celui de «l’entretien et de la maintenance ». Quand on ne sait même pas maintenir propre des sanitaires…Questionnements valides… loin du bled et loin des ombres chinoises…. Chinois qui, sur la base de notre diplomatie qui survit à sa gloire d’antan, nous offrent une arène en lieu et place du développement ou des instruments de l’économie du savoir.  Pis, il est question de milliards pour un don clairement affiché et inscrit comme tel par la partie chinoise. Qui trompe qui ?Où sont ces milliards chinois, taïwanais et tant d’autres milliards ?

Aux dernières nouvelles, notre ancien maoïste, qui se verrait bien dans la peau d’un timonier, se serait rendu chez les féaux sujets du plus que lubrique Mswati IIIdu royaume d’Eswathini, ex Swaziland, pour l’adouber aux chinois. Désintéressée comme approche ? Rien n’est moins sûr…

 

  • Qui boit en cachette se découvre lorsqu’il est ivre

 

Ah, la vache !

Après les divagations et les tergiversations diurnes des humains sur des sujets essentiels, place aux ruminants nocturnes, transhumants devant l’éternel, de brouter et de divaguer ou bon leur semble! Nous reviendra-t-il avec des vaches Swazi ?AU fait, quand nos leaders divaguent pourquoi les vaches et autres ânes ne peuvent le faire….

Crédit photo : Kibili D.Cissokho

 

La nationalité est culturelle

Je m’appelle, Jamal, Gabriel, Koffi… né de parents africains en France, parle comme un titi parisien, ne connais pas le bled et ses modes de pensée et de faire. Pardon, je suis Français. Travaillons à la transformation du continent. Please my brothers. Let’s be focused on real life issues. Et méditons ce qui suit de Diomansy Kamara
« La défaite des équipes africaines au mondial ne me ferait pas mal si elle ne me rappelait pas la triste réalité politique de notre continent. Nous avons des ressources, mais nous ne faisons pas de résultat. Les autres font des résultats mais avec des ressources africaines » Au boulot my people pour changer de paradigme !

Il faudrait que demain, les opprimés, unis, fassent face aux insidieux prédateurs. In fine, la nationalité est CULTURELLE. L’enfant d’un Sénégalais né au Vietnam et qui jusqu’à vingt (20) ans n’a pas connu le Sénégal est Vietnamien. Point barre !

 

Eternal Mandela: South Africa is alive with possibilities.

« La morale en moi, le Ciel étoilé au-dessus de moi » Emmanuel. KANT

 

Ce texte été publié le 16 juillet 2013 dans Ouestaf, site d’informations régionales de référence. Il rendait hommage à Nelson Mandela en y célébrant sa vie et son œuvre. Il serait en vie, qu’il célèbrerait ses 100 ans.

Aujourd’hui et à la suite des turbulences de la parenthèse Zuma, l’Afrique du Sud est toujours dirigée par l’ANC avec Cyril Ramaphosa à sa tête.

La question foncière demeure toujours brûlante. La terre sera distribuée aux ayants droit à condition de ne pas porter atteinte à la sécurité alimentaire.L’éducation, notamment tertiaire, devrait sous peu et, enfin, être accessible à tous les Sud- Africains méritants.

« Le 18 juillet prochain, Nelson Mandela, actuellement, souffrant et alité aura 95 ans. Le même jour, le monde entier va célébrer la Journée Internationale Nelson Mandela, Mandela Day, adoptée le 10 Novembre 2009 par suite d’une résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies. La journée consiste à consacrer 67 minutes de son temps à des activités communautaires. Ces 67 minutes correspondent aux « 67 années d’engagement public » de Mandela.

C’est certainement inédit dans l’histoire qu’un personnage de son vivant fasse preuve d’autant de convergence et d’unanimité pour les idéaux pour lesquels il a eu à se battre.

Cet homme c’est Nelson Mandela.

Alors qu’il n’a pas encore tiré sa révérence, les nécrologies le concernant sont toutes prêtes. Sa stature, en effet, le recommande d’un point de vue journalistique…
Mandela est, et demeurera l’homme de taille qui, au propre tout comme au figuré, a été capable de mettre tout le monde d’accord. Loin d’être un saint, comme il l’a, a maintes reprises, assené, il a su faire de ce paradigme Kantien son credo : « vivre avec la morale en soi et le ciel étoilé au-dessus de soi ».
On se désolera des petites récupérations mesquines en provenance de sa famille biologique et politique au crépuscule de sa vie. Récupérations totalement aux antipodes de sa vision d’un monde juste et solidaire.

Mais, l’essentiel n’est pas là.

On retient et on retiendra de Mandela qu’il a su prévenir son pays, violent, de l’implosion.
On retiendra de Mandela qu’il a su faire cohabiter des intérêts antagonistes pour fonder ce que l’Archevêque anglican Desmond Tutu a qualifié de nation Arc-en-Ciel, qui fait de l’Afrique du Sud un pays appartenant à tous ceux qui y vivent sans discrimination, aucune, de races.
On retiendra de Mandela qu’il a su donner à la Nation dite Arc-en-Ciel un humanisme en la dotant d’une des constitutions les plus abouties au monde en termes de libertés.
Pour y parvenir il a dû ferrailler dur avec les caciques de son parti, l’ANC, qui ont difficilement compris sa propension angélique au pardon après les ignominies subies sous le régime de l’apartheid qui déniait aux Noirs de pouvoir décemment vivre dans leur propre pays.
Mandela pendant la phase de réconciliation, 1990-1994, a dû faire des compromis dynamiques qui fondent aujourd’hui les bases de la première puissance économique du Continent.
Il a su renoncer, en effet, à nationaliser une partie de l’économie pour éviter une fuite de capitaux et un effondrement de l’économie. De Mandela on retiendra surtout l’humilité. Une humilité poussée au point ou « comme il faisait son lit il s’y couchait », au grand dam du personnel mis à sa disposition.

Très attaché à l’esprit et à la lettre des lois, il s’est fait hara-kiri au cours de son magistère en acceptant des verdicts de tribunaux au cours d’audiences publiques qui n’étaient guère favorables à son gouvernement.
Point imbu de pouvoir, et, alors qu’il pouvait faire deux mandats présidentiels, il a volontairement quitté le pouvoir.
En quittant le pouvoir Mandela a créé les conditions pour l’émergence d’une classe moyenne issue de la majorité noire sans pour autant combler le gap des disparités criardes entre minorité blanche nantie et majorité noire extrêmement pauvre.
Il n’a pas su aussi faire bénéficier au secteur de l’éducation, parent pauvre du développement en Afrique du Sud, du plein potentiel de son aura en poussant pour des réformes drastiques qui auraient pu changer la face de la Nation arc-en-ciel en presque deux décennies de libération.
Aujourd’hui au crépuscule de son inestimable parcours de vie, et au regard des manifestions de sympathie autour de sa personne, surtout en provenance de ses compatriotes, on ose espérer que son esprit et sa magie, « the Madiba Magic » sauront faire raison garder à la majorité des Sud-africains pour qu’ils conservent cet humanisme instillé par Mandela.
Cet humanisme exige que la xénophobie rampante et la violence policière en direction des Africains n’aient plus cours.
Cet humanisme exige que l’arrogance affichée par les politiques et les hommes d’affaires sud-africains se transforment en humilité qui leur permettra de davantage conquérir les marchés énormes de développement du continent dans le cadre de la coopération Sud-Sud et des intérêts bien compris du continent.
En regardant et en observant de près le comportement de la génération Mandela née après 1990, l’espoir demeure, qu’arcboutée sur leur solide Constitution, cette génération saura perpétuer l’esprit et la magie Madiba afin que, Mandela, lorsqu’il rentrera dans l’éternité pour la postérité ait « le sourire aux lèvres ». En attendant que le temps fasse son œuvre afin qu’il aille rejoindre, comme tous les mortels, les prairies célestes à partir de son terroir de Qunu !

*Gilles Eric Foadey est Journaliste, Consultant media, Traducteur et Interprète de Conférence. Il vit entre Addis-Ababa en Ethiopie et Johannesburg en Afrique du Sud.  Il fut de 2009 à 2015 le responsable de la communication de l’Agence du NEPAD.