Par stratégie parlementaire, le président-général bissau-guinéen Embalo débarque une pleine fournée de ministres

Le président Embalo a limogé les ministres bissau-guinéens de la Défense et des anciens combattants Sandji Fati, de l’Intérieur Botché Candé, de l’Economie, du Plan et de l’Intégration régionale Vitor Mandinga, de l’Agriculture et du Développement rural Abel Gomes, des Ressources naturelles et de l’Energie Jorge Malu, en une seule fournée, ce dimanche 28 juin.

Ces évictions sont motivées par la volonté du président de renforcer son camp à l’Assemblée populaire nationale. 

Elus députés aux élections législatives de mars 2019, ces ministres étaient attendus ce lundi 29 juin à l’Assemblée nationale populaire pour reprendre leur mandat de députés qui étaient restés vacants. 

Deux d’entre eux, sont membres du Parti de la Rénovation sociale (PRS) alors que les trois autres étaient investis sur la liste du MADEM G-15, formation politique née des flancs du Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC).

Une session plénière est convoquée pour discuter de l’actualité politique nationale mais également pour redessiner les cartes dans cette chambre monocamérale.

Le Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap vert (PAIGC) était sorti vainqueur des législatives de mars 2019. Après avoir obtenu le ralliement des députés d’APU PDGB, cette formation politique avait obtenu la majorité à l’Assemblée nationale avec 54 députés sur 102. Mais la dernière présidentielle a chamboulé les plans du PAIGC.

Vaincu par l’opposant Umaro Sissoco Embalo du MADEM G-15 et soutenu par le candidat d’APU PDGB, du PRS et de l’ancien président José Mario Vaz, le PAIGC est en passe de perdre sa majorité si fragile à l’Assemblée nationale populaire. C’est d’ailleurs pour éviter un tel schéma qu’instruction aurait été donnée à ses membres de boycotter la session de demain.  

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest a reconnu la victoire d’Umaro Sissoco Embalo à la présidentielle mais avait demandé au nouveau président de procéder à la nomination d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement au plus tard le 22 mai 2020, conformément aux dispositions de la Constitution notamment celles relatives aux résultats issus des élections législatives. 

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