PDS : Oumar Sarr zappé, Karim Wade renforcé

Après avoir annoncé le renouvellement du bureau national de son parti jeudi soir, le PDS a désormais un nouvel organigramme. Oumar Sarr quitte le secrétariat général adjoint.

« Cela a été une décision unilatérale », confiait un cacique du Parti démocratique sénégalais (PDS), vendredi matin.

Le secrétaire général national du parti Abdoulaye Wade veut adapter le parti au nouveau contexte et aux nouveaux enjeux politiques.

Dans le communiqué publié jeudi soir, Abdoulaye Wade disait vouloir « mettre en place une nouvelle direction plus large, plus dynamique, et plus proche de notre base politique ».

Voilà qui est chose faite. Oumar Sarr, qui avait bravé l’interdiction du parti de se rendre au dialogue national organisé par Macky Sall en mai dernier, a été éjecté de son poste de secrétaire général adjoint.

Un secrétariat général tournant

À la place, c’est une présidence du collège de onze secrétaires nationaux adjoints qui va assurer cette fonction. « Le poste est éclaté », analyse un membre de ce nouveau collège.

Pour Toussaint Manga, qui assure désormais le secrétariat national adjoint à la jeunesse « Oumar Sarr devait assumer les conséquences de ses actes ».

Parmi les nominations, Karim Wade, le fils de l’ancien président, quitte le secrétariat aux infrastructures pour devenir secrétaire général national adjoint chargé de l’organisation de la modernisation et de l’élaboration des stratégies politiques.

Un poste clé pour celui qui est pressenti par son père et une grande partie du PDS comme l’héritier légitime d’Abdoulaye Wade pour les présidentielles de 2024.

Le soutien d’Abdoulaye Wade à son fils

Ce n’est pas la première fois que le soutien d’Abdoulaye Wade à son fils crée des tensions au sein du PDS. On se souvient, en effet, de la polémique autour de la candidature de Karim Wade aux élections présidentielles du 24 février dernier et qui avait finalement été invalidée par le Conseil constitutionnel. Madické Niang, membre du PDS qui avait brigué la présidence du pays, avait alors été considéré comme un dissident. Babacar Gaye, porte-parole du parti qui lui avait apporté son soutien, avait été démis de ses fonctions. Aujourd’hui, avec la mise à l’écart d’Oumar Sarr, c’est donc un des derniers membres historiques du PDS qui quitte les organes décisionnels du parti.