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[PORTRAIT GRAND FORMAT] Le Burkinabé, directeur général Afrique du minier français Eramet, dont dépend GCO au Sénégal (zircon de Diogo)

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Photo : Loïse Tamalgo, directeur général Afrique du minier Eramet. © gco.eramet.com

Tract – Manganèse, nickel, sables minéralisés, Eramet a atteint des records de production en 2022, et réalise un chiffre d’affaires en progrès de 37%. Sur le continent africain, les intérêts du groupe minier sont défendus depuis un an par Loïse Tamalgo. Portrait d’un burkinabé, passionné de stratégie, signé Marie-pierre Olphand de Rfi.

Loïse Tamalgo est entré dans le monde des affaires grâce à sa première passion, l’informatique. « J’ai créé ma première entreprise dans ma chambre d’étudiant en 1999. On était trois et on travaillait quasiment 24h/24. Quand on était fatigué on se mettait dans un coin pour dormir ». C’était passionnant et je me suis dit « c’est ce que je sais faire et ce que je vais continuer à faire ». Sur sa page professionnelle LinkedIn le jeune étudiant qui a longtemps réparé des ordinateurs et se vante, avec le sourire, de taper 25 mots à la minute sans regarder son clavier se décrit aujourd’hui comme  « un manager chevronné, un homme qui aime relever les challenges avec ténacité ». Son parcours n’a pourtant pas été linéaire. « J’ai fait de brillantes études, je n’ai pas du tout souffert à l’école mais quand j’ai fini l’école j’ai beaucoup échoué. J’ai échoué au concours de la diplomatie cinq fois, cinq années d’affilée, j’ai échoué à plusieurs demandes d’emploi au point que je me demandais : qui suis-je est-ce que j’ai de la valeur, est-ce que, est-ce que… ? »

En plein questionnement Loïse Tamalgo trouve finalement une issue grâce à une offre de travail du groupe de téléphonie Huawei.  Très vite il gagne l’estime de la direction chinoise, qui lui décerne plusieurs médailles. « Sans être ingénieur télécom il arrivait en un rien de temps à maitriser la spécificité de ses équipements et à les vendre, se souvient  Brice Levry un de ses anciens collègues. Il faisait signer des contrats, des projets clés en main, obtenait des contrats avec le gouvernement avec des clauses d’exonération et ça plaisait beaucoup au groupe. » Année après année, Loïse Tamalgo  gravit les échelons jusqu’à s’occuper des relations publiques du groupe pour 22 pays africains. 14 ans chez Huawei, une longévité record à laquelle Loïse Tamalgo ne s’attendait pas : « Il y a eu une première période de battement où je me cherchais et à un moment, je me suis dit :  il faut étudier, comprendre la culture, s’adapter et faire usage de stratégie, un domaine qui me passionne pour trouver les solutions et les méthodes pour survivre. Je me suis dit, j’ai un potentiel forcément à l’intérieur de moi-même et je vais trouver en moi ce que j’ai d’original que d’autres peut-être n’ont pas. Y compris des faiblesses que je peux  transformer en forcer et forcément, ils vont me garder. » Pendant 14 ans, Loïse Tamalgo a évolué dans une culture d’entreprise chinoise et a appris aussi un peu la langue « mais pas trop » confie-t-il. «  Pour des questions de stratégie j’ai évité de trop comprendre le chinois ».

« Un passionné de la réussite »

Arrivé à la plus haute fonction jamais occupée par un étranger dans le groupe, Loïse Tamalgo quitte Huaweï pour s’envoler vers d’autres horizons et découvrir d’autres cultures. Il reçoit alors « une avalanche de propositions » selon un de ses proches, et choisit d’intégrer le groupe minier français Eramet. Ce n’est pas un homme du sérail et rien ne le prédestinait à entrer dans ce secteur, mais cela ne surprend pas un de ses anciens professeurs Xavier Willemart, fondateur du cabinet belge CrossMind. « C’est quelqu’un d’une grande humilité, vif d’esprit, très attentif,  très appliqué et qui a une grande capacité d’analyse. C’est un passionné de la réussite.  Il aurait pu être brillant ailleurs ». « Il me demandait tous les soirs à la fin des cours l’autorisation pour se lever, il se mettait debout derrière sa chaise, il s’accrochait au dossier,  fermait les yeux et écoutait la fin du cours les yeux fermés parce qu’il était épuisé. Je n’ai jamais vu un bosseur pareil, même quand il se repose, ce type est alerte ! » se souvient l’enseignant.

Aujourd’hui délégué général d’Eramet en Afrique, Loïse Tamalgo s’est fait une réputation d’homme discret mais efficace, à Libreville, là où il est basé. On parle de lui comme l’artisan de la rétrocession d’une mine de terres rares à l’État gabonais, dans le cadre du recentrage du groupe sur ses activités principales, il préfère personnellement mettre en avant son action au profit des femmes et de l’entrepreneuriat local. « Lorsque  je suis arrivée chez Eramet, j’ai été à la base de l’impulsion pour mettre en place un accélérateur d’entreprises de femmes gabonaises en collaboration avec Women in Africa, dénommé Femmes d’avenir qui sur trois ans, et depuis l’année dernière, va contribuer à accélérer 130 entreprises de femmes gabonaises. Nous allons répliquer l’expérience au Sénégal et ailleurs. »

Défenseur d’une industrie minière responsable, Loïse Tamalgo rêverait de participer au développement minier du Burkina Faso. Le sous-sol de son pays d’origine regorge de trésors de manganèse. Des gisements pour l’instant inexploités, pour des raisons d’insécurité, mais aussi de stratégie économique.

Tract, Sénégal

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