QUELLES SOLUTIONS POUR LA ROUILLE SUR L’ARACHIDE ET LE FOIN: Aliou Dia de la Force Paysanne donne les clés de secours

Sen’tract – Les agriculteurs du monde rural ne dorment que d’un seul œil à présent. La continuité des pluies en cette période de récolte ayant de graves conséquences sur l’arachide et le foin en est la cause. Déjà constitué en tas en attendant qu’ils se sèchent pour être égrainé, les plantes d’arachide sont attaquées par la rouille après les pluies notées en cette période de mois d’octobre. Ainsi, concerné et expert en la question, Aliou de la Force Paysanne nous explique la cause de cette situation qui pourrait être évité, avant de donner la solution aux agriculteurs ainsi qu’à l’État pour sauver ce qui reste de la récolte.

« Nous n’allons pas nous plaindre de cette situation parce que c’est une décision divine. On rend grâce à Dieu de nous avoir donné des pluies. Mais il faut savoir que cette situation était prévisible. Et je pense que les paysans devrait aussi prêter attention à la Météo surtout en ces périodes où le changement climatique fait beaucoup de dégâts. La météo nous avait averti que les pluies pourraient dépasser la durée normale et aller jusqu’à la période de récolte. On devait se préparer en conséquence et prendre nos dispositions » a d’emblée reconnu Aliou Dia.

Avant d’attaquer le fond du problème:

« Maintenant avec le manque de pluies de ces dernières années, on a fini par ne plus respecter la carte variétale pour l’agricultue. C’est-à-dire, pour les cultivateurs du nord, on leur donnait le 55 qui peut être récolter après 60 ou 70 nuits. Pour les cultivateurs du centre, par exemple Kaolack et ses alentours, on leur donnait le 73 qui prend plus de temps que le 55 pour être récolté. Et pour le sud comme Kédougou, Kolda, Casamance, on leur attribuait l’arachide qui s’étend en suivant la surface et qui pouvait faire même plus que 4 mois pour pouvoir être récolté. Mais ces dernières années, nous avons vu qu’on commençait à cultiver au centre du pays, l’arachide destiné au nord. Par chance, si les pluies ne persistent pas, on peut faire une récolte sans conséquence. Mais pour la plus part du temps, l’arachide peut être bien mure alors que la saison des pluies continue toujours. Voilà ce qui peux expliquer ce phénomène actuel. Mais on leur encourage et leur exhorte de respecter la carte variétale et de continuer à cultiver ce qu’ils cultivaient avant », nous renseigne M. Dia sur ce qui est la cause de cette situation.

Pour anticiper sur une telle situation et éviter qu’elle se reproduise, le responsable de la Force Paysanne interpelle l’ISRA:

« Maintenant, nous demandons à l’ISRA de revoir ce qu’on appelle la dormance. Parce que si on avait réglé le problème de la dormance du semence, les pluies actuelles, peut importe leur durée, n’auront aucune conséquence sur l’arachide. Même si ce dernier est mur est qu’il continue de pleuvoir, l’arachide ne va jamais se gâter. Donc il est important de revoir la dormance parce que sans elle aussi, l’arachide, une fois muri, va encore germer de nouveau », a-t-il fait savoir.

Pour donner une solution à ses camarades paysans, Aliou Dia suggèrent:

« Maintenant pour les tas de foins, avec les pluies actuelles, il faut disperser et détacher complètement les tas, ça va sauver l’arachide mais le foin sera très vilain. Par conséquent, si on ne détache pas les tas après les pluies, l’arachide va se gâter et le foin sera inutilisable ».

S’agissant du rôle que l’État du Sénégal pourrait jouer, M. Dia signe:

« Maintenant ça ne sera pas l’État de venir faire ça à la place des cultivateurs, c’est plutôt ces derniers qui doivent s’en charger. La seule chose que l’État peut faire, c’est de sensibiliser les paysans pour qu’ils sachent comment faire pour protéger l’arachide et les foins. Là où l’État pourrait vraiment faire quelque chose, c’est dans le domaine de l’aliment de bétail. Il faudra qu’il fasse de sorte que l’aliment de bétail soit assez et qu’il le subventionne aussi pour que les paysans puissent en avoir accès. En gros, il faut que les paysans prennent soin du foin et de n’a pas le gâter. Et que l’État fasse tout pour que l’aliment de bétail sois présent partout », a-t-il conclu.

Hadj Ludovic