Quota obligatoire de 30% de femmes chefs d’entreprise, désormais, en Allemagne

La décision est « historique». L’Allemagne met en place un quota obligatoire de femmes à la tête des entreprises.

En fin novembre dernier, le gouvernement de coalition allemand a fini par imposer un quota obligatoire de femmes dirigeantes dans les sociétés cotées du pays. L’accord conclu entre les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates ne se limite pas aux plus grandes entreprises puisqu’il prévoit que les comités exécutifs de plus de trois membres devront inclure au moins une femme. Il impose également un quota minimum de 30% de femmes dans les conseils de surveillance des entreprises dans lesquelles le gouvernement fédéral détient une participation majoritaire. De plus,  est prévu un quota supplémentaire pour les «entreprises de droit public» -telles que les compagnies d’assurance maladie et les institutions d’assurance retraite et accident – ainsi que pour l’Agence fédérale pour l’emploi.

Pour Franziska Giffey, la ministre fédérale allemande des Femmes (mais aussi de la Famille, des Personnes âgées et de la Jeunesse) ,  « cette percée est historique. Nous mettons un terme aux conseils d’administration sans femmes dans les grandes entreprises. Nous donnons l’exemple d’une société moderne et durable. Nous exploitons tout le potentiel de notre pays pour que les meilleur.es, au sein d’équipes mixtes aient davantage de succès. » Elle rappelle aussi que ces quotas sont indispensables pour avancer parce que rien ne bouge sur ces questions sans imposer des règles. «Pour une fois, le terme de ‘percée historique’ est exact» a aussi affirmé Janina Kugel dans le Frankfurter allgemeine zeitung. Cette ancienne administratrice de Siemens avait mené une difficile campagne pour les quotas

Comme en France avant (et même après) l’adoption de la loi Copé-Zimmermann , les débats ont été très vifs et les résistances fortes.  Si la France a été pionnière en adoptant une loi sur les quotas de femmes dans les Conseils d’administration des entreprises en 2011,  elle n’a pas pour autant réglé la question des comités exécutifs. Sans quotas imposés, ils restent masculins à 80 %. Il est question d’imposer des quotas dans ces directions opérationnelles mais le sujet n’avance pas très vite.