[REPORTAGE ‘TRACT’] COMMERCE DE PASTEQUES : Très convoité, le business de ce fruit suit la logique du « demande élevée, prix élevé »

Tract – Arrivée un peu plus tôt sur le marché cette année, la pastèque est actuellement le fruit le plus convoité malgré son prix élevé.

 

Avec ses vertus anti oxydantes, ses faibles calories et sa forte teneur en eau, la pastèque est un fruit que beaucoup de personnes ont du mal à résister.

C’est le cas de ce client trouvé chez un revendeur de pastèques. Entendu, le monsieur qui préfère garder l’anonymat confie :

« Je passais par ici et quand j’ai vu les pastèques, je n’ai pas pu me retenir. C’est un fruit que j’adore mais le problème est qu’elle n’est pas accessible à cause de sa cherté. Je voulais en acheter deux mais vu que le prix n’est pas abordable, je suis obligé de prendre un de 2.000 francs pour que ma famille puisse en gouter car celles de 500 francs sont trop petites et même avec deux, je ne serai pas satisfait », nous-a-t-il dit.

A côté de lui, Moussa Faye, un jeune de la trentaine, s’explique :

« La pastèque est un fruit que je maitrise bien car je la cultivais dans le champ de mes parents au Baol. Mais maintenant j’ai arrêté parce que je voulais trouver un travail pour subvenir à mes besoins et ceux de mes parents, du coup j’ai décidé de venir à Dakar. Mais tellement que j’aime ce fruit, je viens de très loin jusqu’ici pour en acheter parce que ce vendeur a l’habitude  de me vendre des pastèques très juteux. Mais le problème est que le prix est trop cher actuellement », juge-t-il.

Pour comprendre la raison de la cherté que soulignent les clients, nous nous sommes adressés à Maba Diakhou Faye, revendeur de pastèques, qui se justifie :

« J’ai acheté le chariot à 120.000 francs et je paie le transport à 5.000 franc parce que je les achète au Parcelle Assainies, rond-point Case Ba. Maintenant pour m’en sortir, je suis obligé de revendre entre 500 francs et 2.000 francs l’unité. Je tente ma chance en les achetant mais rien ne me garantit que toutes ces pastèques soient bonnes. Parfois, je vends à un client et après il ramène ça parce que soit ce n’est pas mure, soit c’est pourri, et ça devient une perte pour moi.  La période de la pastèque n’est pas encore arrivée, d’ici au mois de novembre, c’est sure que ça sera abondante sur le marché vous verrez même certains vendeurs faire le tour des quartiers pour vendre jusqu’à 200 francs. Mais en ce moment, je suis obligé de revendre à des prix élevés et prier Dieu pour qu’il m’aide à m’en sortir », a-t-il renseigné sur la raison de la cherté des pastèques.

Plus loin, Mamadou Diallo, vendeur de fruits de tout genre qui s’est également lancé dans la vente de pastèques, réagit en ces termes sur la cherté de ce fruit actuellement rare et très convoité :

« Moi ma spécialité c’est les bananes, pommes et autres mais n’empêche qu’à chaque année, je fais également un commerce sur la pastèque qui est aimé par les gens. Actuellement, elle est trop chère parce que sa période n’est pas encore arrivée. Celles que j’ai à ma possession, je les ai achetées à Pikine sandicat. Mais c’est trop cher. J’ai acheté le chariot à plus de 100.000 francs car le prix détaillé est très élevé. La plus petite pastèque est échangée à 1 000 franc et les autres entre 1.500 francs et 2.000 francs et si j’opte pour le détail, je risque de ne pas m’en sortir. Ainsi, j’ai choisi le chariot qui également le coup est très élevé, sans oublier le prix du transport que je paie à 8.000 francs. Donc je suis  obligé de revendre entre 700 francs, 1.000 francs, 1.500 francs et 2.000 francs », a-t-il argumenté.

Hadj Ludovic