[Kuddu’Louche] ‘Sénégal Club Ground Zero’ : la sortie, c’est par où ? (Par B. Niang)

Tract- Les papis sexagénaires -et plus- de notre landerneau politique ont eu certainement un « ndogou » (rupture du jeûne) des plus amers, le 24 mars 2024. Des zéros, comme chanson-ritournelle du soir d’un scrutin présidentiel.

Au Sénégal, ils sont nombreux, les dinosaures politiques, à refuser l’évidence que le temps avance, que de nouveaux paradigmes s’imposent et que les nouvelles générations ne reconnaissent pas leur logiciel. Mais quand leur conscience est volontairement dormante, à grands coups de louche, la vérité s’impose à eux. Un coup de poing sur le crâne, quoi de mieux en ces circonstances !

La dernière présidentielle, avec son processus cahoteux, chahuté, et des juges dont on a cherché à salir la toge, des militants jetés au fond des cellules, a sonné comme l’arrêt de mort d’individus opportunistes, calculateurs, ayant la manie de retourner leur veste – pas toujours « du bon côté » (pour cette fois !), à l’inverse ce que dit la chanson de Jacques Dutronc – habitués de l’invective, roublards comme un mauvais locataire…

La retraite politique pour ce « Sénégal Club Ground Zero » – appelons-le ainsi -, les (jeunes) Sénégalais ne s’en sentiront que mieux ! Pendant des décennies, nous avons souffert de leur image à saturation, de leurs discours réchauffés, de leurs querelles bas de classe, de leur trahison au gré du vent politique, et surtout de cet « entêtement rétrospectif » – pour emprunter le mot au brillant Professeur Souleymane Bachir Diagne – à ne jamais trouver le temps de la retraite, pour consacrer le reste de leur vie à Dieu et à leur famille.

Appelons un chat, un chat ! Ils ont vécu « leur » présidentielle de la honte. De la pure figuration ! Et pourtant – et c’est l’inacceptable dans cette affaire – la majorité d’entre eux savait pertinemment qu’elle hériterait du bonnet d’âne. Ne récolter que des zéros à gogo dans les milliers de bureaux de vote, quoi de plus humiliant ! Le moment opportun se présente donc pour eux de prendre la porte de sortie. Quand on a fait son temps – ou atteint son temps de péremption -, l’élégance recommande de laisser la place aux suivants, au lieu de se torturer les méninges à détecter le sens où vont les vents politiques afin de se refaire une santé.

Malheureusement pour ceux qui l’ont réussi pour 2024, parce qu’ils l’ont eu vraiment précaire.

Au passage, Paul Biya, 91 ans, veut briguer un 8eme mandat. La première réaction naturelle est d’en ricaner, pour ensuite entrer dans une colère noire. L’on se demande ce qui ne tourne pas rond dans la tête des hommes politiques en Afrique.

Vive la nouvelle génération !

Bassirou NIANG