[Tribune] Crise ukrainienne, ou la guerre de toutes les violations (par Caroline Meva)

SENtract – L’histoire retiendra que la guerre en Ukraine aura été celle des excès et abus de toutes sortes, de la désinformation d’Etat, et surtout de la violation par les occidentaux eux-mêmes de leurs principes et valeurs, que le reste du monde pensait jusque-là intangibles, inaliénables et auxquels ils avaient une confiance aveugle.

 

Il s’agit, notamment de :

 

– Violation de l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

Ce principe a été foulé aux pieds par le traitement inégal et discriminatoire réservé aux réfugiés de la guerre en Ukraine, expression d’un racisme primaire. En effet ces réfugiés ont été classés en deux catégories, par ordre d’importance, on pourrait dire, par ordre d’humanité ; les bons réfugiés blancs aux yeux bleus, et les mauvais, notamment les Africains, la lie de l’humanité, classés bons derniers, à qui il a été interdit de sortir de l’Ukraine, juste bons à servir de chair à canon comme lors de la deuxième guerre mondiale.

 

– Violation de la liberté d’opinion, musèlement de la presse libre et instauration de la dictature de la pensée unique par une censure à géométrie variable ; sanctions contre les journalistes, suspension abusives et illégales des organes de presse Russia Today (RT) et Sputnik par Ursula Von der Leyen la Présidente de la Commission de l’Union Européenne, en lieu et place des organes de régulation étatiques de l’audiovisuel. Le motif évoqué pour justifier ces sanctions est la manipulation de l’opinion publique par la diffusion des informations mensongères. Dans le même temps, des médias mainstream tels que RFI, France 24, CNN, BFM TV, CNEWS, qui relaient les positions officielles, se livrent à un lavage de cerveau en règle en abreuvant l’opinion publique d’informations en majorité fausses sur la Russie et son président. Bon nombre d’Africains ont découvert avec consternation que les chaines de télévision étrangères qu’ils suivaient quasi-religieusement pouvaient publier de la propagande mensongère, des fake news et des reportages bidouillés.

 

– Violation du principe de non-politisation des domaines sportif et artistique. La FIFA a violé ce principe en écartant la Russie des jeux paralympiques, créant de ce fait un dangereux précédent, au risque de perdre toute crédibilité. Roman Ibrahimovic le président du club de football anglais Chelsea, victime de menaces et d’intimidation à cause de sa proximité avec Vladimir Poutine, a été contraint de vendre son club. Des artistes d’origine russe sont sanctionnés et interdits de donner des spectacles dans un silence coupable du monde artistique.

 

– Violation des droits de l’homme et de la liberté d’entreprendre par l’institution de la culpabilité par association. Des hommes d’Affaire voient leurs avoirs saisis, de simples citoyens sont victimes d’une chasse aux sorcières dans les pays occidentaux, traqués, stigmatisés uniquement à cause de leurs origines ou de leur proximité avec la Russie, sans qu’aucune organisation de défense des droits de l’homme ne s’insurge devant une telle injustice. On se croirait aux temps funestes de la traque des juifs par l’Allemagne Nazi, à croire que l’humanité n’a tiré aucun enseignement de ses erreurs du passé, et a plutôt fait un bond en arrière. Le sénateur américain Lindsey Graham, des hommes politiques britanniques et européens, des journalistes et leurs invités sur des plateaux de télévision, épiloguent sans aucune retenue, de manière décomplexée et irresponsable sur les moyens d’assassiner le président Poutine, ce qui est extrêmement grave et choquant pour le téléspectateur normal.

 

– Violation des accords de Minsk 1 et 2, ainsi que des autres accords et traités relatifs à la non-extension de l’OTAN et de l’influence du bloc occidental vers les territoires limitrophes de la Russie, afin d’éviter une crise comparable à celle des missiles soviétiques à Cuba en 1962.

 

La guerre en Ukraine a agit sur le monde et principalement en Afrique, comme un électrochoc, qui a permis aux africains d’ouvrir les yeux sur les mensonges et les trahisons du monde occidental concernant des principes et des valeurs auxquels ils ont toujours cru, mais qui en fin de compte s’appliquent à la tête du client ; l’égalité, la justice, la liberté de pensée et d’expression, l’honnêteté, le mensonge érigé en vérité, la démocratie à l’occidentale imposée aux africain afin de servir les intérêts des puissances du Nord. Par-dessus tout, la toute-puissance du profit matériel devant lequel s’effacent toute autre considération, valeurs et principes. Avec la guerre en Ukraine, l’Occident s’est dépouillé de ses oripeaux qui faisaient sa grandeur et sa dignité hier ; elle apparaît désormais démystifiée, dans son plus simple appareil.

Caroline Meva

Ecrivaine