[TRIBUNE] Il faut sauver Mohamed Bazoum, le dernier soldat de la démocratie… (Par Gorgui Kafindia)

Mohamed Bazoum Photo: ISSOUF SANOGO/AFP

Tract – Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, un drame se joue, silencieux, mais lourd de conséquences. Mohamed Bazoum, président élu du Niger, est retenu en otage, plongé dans l’obscurité, privé de la lumière du jour et de la dignité d’un dirigeant élu. Chaque jour qui passe, ses conditions de vie se détériorent, le poussant vers un abîme de désespoir. Mais, malgré tout, il refuse de céder, de renoncer à ses convictions démocratiques.

 

Le Niger, ce pays au cœur du Sahel, est aujourd’hui le théâtre d’une tragédie qui dépasse ses frontières. La détention de Bazoum n’est pas seulement une attaque contre un homme, mais une attaque contre la démocratie elle-même. Il est le symbole vivant d’une démocratie en péril, un phare dans l’obscurité qui menace de s’éteindre.

Les images de sa résidence présidentielle, autrefois symbole de pouvoir et de prestige, transformée en prison, sont poignantes. L’électricité coupée, une alimentation famélique, et pourtant, Bazoum tient bon. Il est le dernier rempart, le dernier soldat de la démocratie dans une région où les coups d’État deviennent monnaie courante.

Mais pourquoi cette résistance ? Pourquoi cet homme, ce professeur de philosophie, défie-t-il ses geôliers avec une telle détermination ? La réponse est simple : l’espoir. L’espoir que la démocratie triomphe, que la justice prévale, que le Niger retrouve sa place parmi les nations libres.

La Cedeao, cette organisation régionale qui a tant fait pour la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les sanctions économiques, la menace militaire, tout est mis en œuvre pour sauver Bazoum et la démocratie nigérienne. Mais le temps presse, et chaque jour qui passe renforce les putschistes dans leur conviction qu’ils peuvent briser la volonté de Bazoum.

Les soutiens internationaux à Bazoum sont nombreux, mais ils sont aussi divisés. Si la France et certains pays de l’Union européenne soutiennent fermement la ligne dure, d’autres, comme les États-Unis, l’Italie et l’Allemagne, prônent une approche plus pragmatique. La question qui se pose est la suivante : faut-il sauver Bazoum à tout prix, quitte à risquer une intervention militaire, ou faut-il privilégier le dialogue et la négociation ?

La situation est d’autant plus complexe que les putschistes du CNSP, forts de leurs liens avec les autorités maliennes et burkinabè, semblent déterminés à consolider leur prise de pouvoir. Ils jouent la montre, conscients que chaque jour qui passe affaiblit la position de Bazoum et renforce la leur.

Mais au-delà des jeux de pouvoir, il y a une réalité humaine. Bazoum, cet homme qui a tant fait pour son pays, est aujourd’hui en danger. Sa détention prolongée, ses conditions de vie inhumaines, tout cela met sa vie en péril. Il est temps d’agir, de se mobiliser pour sauver ce dernier soldat de la démocratie.

Car si Bazoum tombe, c’est toute la démocratie en Afrique de l’Ouest qui est menacée. Il est le symbole d’un continent en quête de liberté, de justice et de progrès. Il est le visage de millions d’Africains qui rêvent d’un avenir meilleur, d’un continent libéré des chaînes de l’autoritarisme.

Il est temps de se lever, de se mobiliser, de faire entendre notre voix. Pour Bazoum, pour la démocratie, pour l’Afrique. Il faut sauver Mohamed Bazoum, le dernier soldat de la démocratie. Car sa liberté, c’est notre liberté. Sa victoire, c’est notre victoire. Et sa défaite, c’est notre défaite.

Gorgui Kafindia

Citoyen Ouest Africain