[Tribune] Pelé est parti, mais le roi du football ne mourra jamais (Par Bassirou Sakho)

«Enchanté, je suis Jimmy Carter (Président des Etats unis), pas la peine de vous présenter. Tout le monde connait Pelé», a dit Jimmy Carter, lors de sa première rencontre avec Pelé.

Tract – Si le football a formé des champions voire des génies du ballon rond, un seul en est devenu le roi : Pelé. Edson Arantés de Nasciento son nom à l’Etat civil méconnu, après sa retraite il disait : «Je vais enfin porter le nom inscrit sur mon acte de naissance.»

 

Tout a commencé à Bauru où le jeune Edson Arantés de Nasciento dribblait ses camarades dans les rues ou les terrains vagues avant d’aller à la gare cirer les chaussures des voyageurs qui le désiraient. Le garçon qui deviendra un jour le meilleur joueur du monde était obligé de travailler très jeune pour aider sa famille. Son père, également footballeur professionnel, a vu sa carrière s’arrêter à cause d’une blessure, ne pouvant subvenir aux besoins de la famille.

Pelé est incontestablement l’un des meilleurs joueurs que le football ait connu, sinon le meilleur joueur de l’histoire avec un parcours riche, très riche. Son bilan est incroyable : 1281 buts en 1367 matchs. En 1956, à peine âgé de 16 ans, Pelé signe son premier contrat professionnel avec le club de Santos. Deux ans plus tard, avant même de fêter ses 18 ans, il a participé à sa première coupe du monde avec l’équipe nationale du Brésil. La Coupe du Monde 1958, qui a eu lieu en Suède, a lancé la légende Pelé. Il est non seulement devenu le plus jeune joueur qui a gagné la coupe du monde, mais aussi le seul joueur à l’avoir remporté trois fois.

Pelé n’était pas un joueur au physique impressionnant, mais, sur le terrain, il était un félin, un joueur instinctif, doté d’une clairvoyance hors du commun, doublé d’une technique à la précision diabolique !

La finesse et la malice de ses feintes de corps, ses dribbles, uniques pour l’époque ont terrifié toutes les défenses du monde. En réaction, celles-ci n’ont pas été tendre avec le Roi Pelé, qui a été maintes fois blessé, non sans conséquences pour la Seleçao (jetons un voile pudique sur la Coupe du Monde 1966 de sinistre mémoire).

L’homme le plus populaire de Brésil était plus qu’un joueur il était classé « Patrimoine National » le président de Santos disait tant qu’il sera président Pelé ne sera pas transféré à l’étranger, un patrimoine national ne s’exporte pas.

Après avoir suscité l’admiration du football mondial pendant sa carrière, mais aussi après sa retraite en 1977 (il a été un temps ministre des Sports de son pays), c’est malheureusement à travers de la publication de ses bulletins de santé que Pelé a fait parler de lui ces dernières années. Le visage mélancolique, se déplaçant en fauteuil roulant, le Roi Pelé suscite encore et toujours le respect.

Beaucoup d’entre nous, dont votre serviteur, n’ont jamais eu le privilège de voir évoluer Pelé. On entendait parler de lui par nos parents et autres doyens amoureux du foot. Nous, nous n’avions que les rétrospectives télés ou les cassettes vidéo et autres DVD… Pelé appartient à l’Histoire. Il est une légende. Chateaubriand disait que, vivant, Napoléon avait manqué le monde et que, mort, il l’avait possédé. De son vivant, Pelé l’avait possédé. Gageons que, mort, il en sera de même. Le roi ne meurt jamais. Le Roi restera toujours Roi.

Bassirou SAKHO

Conseiller Sportif

Playmaker Sport Agency