Violence contre les femmes: 1 446 cas de viol ont été notés entre janvier et septembre 2020

[Tract] – En marge d’un panel organisé hier par le Projet d’Appui à la Stratégie nationale pour l’Equité et l’Egalité du genre (PASNEG), en collaboration avec l’Ecole Supérieure de Journalisme, des Métiers de l’internet et de la Communication (E-jicom), dans le cadre des 16 jours de mobilisation contre les violences basées sur le genre (VBg), la représentante de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) a indiqué que pour cette année, de janvier à septembre, 1 446 cas de viol ont été notés, selon la relation du quotidien L’AS mis en ligne par Seneplus. En outre, dans le but de lutter contre ce fléau, les panélistes ont appelé les professionnels des médias à revoir leurs approches pour traiter le sujet.

Malgré ce contexte marqué par la pandémie de Covid-19, les femmes ont continué à subir des violences. En tout cas, c’est en substance la déclaration de la coordinatrice de la boutique du droit de l’Association des Juristes Sénégalaises, Nafissatou Seck, lors du panel organisé sur le thème « le contenu médiatique sur les VBG et discriminations faites aux femmes et aux filles : rôles et responsabilités des professionnels des médias». «Pour cette année 2020, de janvier à septembre, nous sommes à 1 446 cas de violences basées sur le genre et de toutes, c’est-à-dire de violences physiques, sexuelles, économiques, psychologiques et de violences conjugales », a dit la représentante de l’AJS en marge de cette rencontre qui clôture la vaste campagne de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles lancée le 25 novembre dernier, sous le hashtag «Orangez Le Monde».

En outre, selon Nafissatou Seck, les formes les plus récurrentes sont les violences économiques suivies de celles sexuelles et psychologiques. « Les violences économiques, c’est tout ce qui a affaire au défaut d’entretien. Comme au Sénégal, c’est l’homme qui est le chef de la famille. A ce titre, il lui revient de subvenir aux charges du ménage, c’est-à-dire les dépenses quotidiennes, les frais scolaires et médicaux de la famille. Mais il est à constater que très souvent, ce n’est pas le cas. C’est une violence que vit bon nombre de femmes au Sénégal », explique la coordinatrice de la boutique du droit de Pikine. En plus de cela, relève-t-elle, il y a également des situations d’abandon de familles.

C’est-à-dire, fait remarquer Nafissatou Seck, quand le conjoint disparaît deux mois et reste sans nouvelle et sans soutien à la famille. Donc, dit-elle, c’est une forme de violence qui est punie par la loi. Par ailleurs, pour lutter efficacement contre ces violences basées sur le genre, elle estime que les journalistes devraient tenir compte, dans le traitement de l’information relative à ce genre de sujet, du fait qu’il s’agit d’êtres humains qui ont besoin du respect de leurs droits comme le droit à l’image, à leur intimité, à la confidentialité. « Ce qui n’est pas toujours le cas lors du traitement d’information des cas de violences basées sur le genre », se désole Mme Seck.

De ce fait, la journaliste Mariam Selly Kane, panéliste, estime qu’il faut que les écoles de formation en journalisme intègre le journalisme sensible au genre dans la formation des journalistes. Car, fait-t-elle noter, le traitement de l’information relative aux violences basées sur le genre, notamment pour ce qui est des cas de viol, peut-être plus blessant pour la victime que la dénonciation de la personne qui leur a fait subir cela. «Au point que beaucoup de victimes ont même tendance à renoncer à dénoncer à cause de cette exposition. Il faut que les médias soient un peu plus sensibilisés à ce phénomène», relève la journaliste. Egalement présent, le Secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la Communication, Bamba Kassé, pense que le problème provient de la formation des journalistes. Toutefois, il a invité les différentes panélistes à ne pas tomber dans l’amalgame.

Source L’AS

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