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Vivre à Dakar : témoignage de l’expat française Ophélie

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Toutes mes décisions, qu’elles soient professionnelles, affectives, amicales, géographiques sont régies par l’affectif.

 

Parle-nous de ton parcours

 

Je suis native du nord de la France, une chti comme on dit.

J’étais installée en Guadeloupe depuis plusieurs années avant de venir à Dakar.

Je suis éducatrice spécialisée de formation et j’ai exercé mon métier et adoré le faire durant 11 années au Village d’Enfants SOS. J’y ai donné beaucoup certes, mais ces enfants me l’ont rendu au centuple.

La rencontre avec Marcia une brésilienne aussi loufoque qu’extraordinaire, m’a permit une parenthèse dans ma vie d’éducatrice pour m’exercer sur les belles plages de la Guadeloupe à la vente de maillots de bain de luxe.

Ma vie, je ne l’ai jamais envisagée de façon classique, au grand dam de ma maman, portugaise, pour qui les valeurs de vie traditionnelles conditionnent la plupart des décisions, et on ne peut pas dire que j’ai pris ce chemin.

Toutes mes décisions, qu’elles soient professionnelles, affectives, amicales, géographiques sont régies par l’affectif.

Voilà d’ailleurs comment je suis arrivée ici, au Sénégal.

Mes rencontres m’ont amenée jusqu’à Dakar alors que j’avais dit « Jamais je n’irai vivre au Sénégal ! »

J’ai quitté la Guadeloupe non sans mal, car bien sur, j’y avais des liens.

Mais, maman d’un petit garçon, j’ai voulu  privilégier le regroupement familial (son père vivant la moitie du temps ici, au Sénégal, à Toubab Dialaw). Bien que séparé du père de Tiago, mon fils, je crois, que la présence du père est importante pour l’équilibre d’un enfant.

Voila pourquoi et comment je suis venue m’installer ici à Dakar, une ville que je ne connaissais pas, sans boulot ni logement au départ, en octobre 2011.

 

Était-ce ta première fois en Afrique ?

 

J’étais allée en Tanzanie et au Mozambique et j’en garde un souvenir merveilleux.

 

Ophélie-Dakar

 

Comment s’est passée ton arrivée au Sénégal ?

 

Arrivée chaotique, il faut le dire. Déménagement de Guadeloupe à Dakar sans parler wolof dans un monde d’hommes, dans les espaces portuaires, welcome !!!

Pas mal d’embuche, mais surtout des rencontres incroyables et inattendues.

Mon installation fut laborieuse. Tant de fois j’ai eu envie de prendre mon fils sous le bras et me sauver !

 

Ce qui ma frappé le plus ici, c’est ce sourire qu’on te rend quand tu fais toi la démarche de donner ce sourire sincère

 

Qu’est ce qui t’as le plus frappé la première fois que tu as mis les pieds au Sénégal ?

 

Les taxis, les clandos, les car rapides, les marchés avec toutes ces sollicitations.

Je me suis sentie démunie. L’image qui me venait s’était une antilope entourée de hyènes.

Un sentiment assez paradoxal en fait.

Une antilope, certes, mais en même temps, n’ayant aucune crainte de l’agression.

Ce qui ma frappé le plus ici, c’est ce sourire qu’on te rend quand tu fais toi la démarche de donner ce sourire sincère.

 

Pour quelle raison es-tu restée ?

 

Cette tranquillité de vie, de paix est un atout majeur dans mon installation ici.

Le Sénégal est un lieu rare sur la planète, où tu peux circuler facilement en tant que femme « toubab » sans grande crainte d agression.

 

Vivre à Dakar

 

Qu’est-ce qui te plais dans ta vie à Dakar ? 

 

Il m’a été difficile de me créer un réseau amical. Je venais de la Guadeloupe ou je trouve que les rencontres sont plus simples au premier abord. Néanmoins les liens que j’ai créés ici ont été intenses professionnellement et personnellement.

 

Qu’aimes-tu particulièrement au Sénégal ?

 

Ce qui me plait au Sénégal c’est ce sentiment de tranquillité quels que soient les quartiers dans lesquels je passe. Quand tu sais qu’à Pointe à Pitre je n’y vais plus après 19h…

 

Y a t’il des choses qui te manquent ici ? 

 

Ce qui me manque ce sont les espaces verts, les parcs, pouvoir marcher.

 

Le Sénégal, je l’aime autant que je le déteste parfois

 

Tu repars, qu’est-ce qui va te manquer ?

 

Ce qui va me manquer, c’est cette facilité de vie, comparé à la vie en Europe, même si le sénégalais ne la facilite pas toujours, tout reste plus simple malgré tout.

Les sourires de la population.

Le Sénégal, je l’aime autant que je le déteste parfois.

Le comportement de certaines personnes peut me mettre en colère, autant que me faire éclater de rire.

 

Objectif, « un objet sénégalais dans chaque maison de la grande terre » l’aventure sénégalaise continue…

 

Qu’est-ce que tu vas emmener avec toi, du Sénégal ?

 

Je suis rechargée à bloc. J’emporte avec moi une certaine assurance que je n’avais pas en arrivant, et surtout une rencontre formidable avec Isabelle Fort, avec laquelle j’ai monté un projet de confection et d’achat de marchandises locales que j’emmène avec moi aux Antilles, pour les vendre afin d’élargir l’éventail d’objets africains aussi beaux les uns que les autres (autres que les masques), faire travailler les artisans locaux et ainsi avoir l’opportunité de revenir ici.

Objectif, « un objet sénégalais dans chaque maison de la grande terre » l’aventure sénégalaise continue…

 

Quel est ton endroit préféré à Dakar ?

 

L’île de Ngor. À chaque traversée j’ai des frissons et je me dis « quelle chance d’être ici »

 

Ton endroit préféré pour partir en weekend ?

 

La petite côte permet de sortir de Dakar sans faire trop de route, Toubab Dialaw (Assaman, très bel endroit).

 

La région du Sénégal que tu préfères ?

 

Sans hésitation, la Casamance. J’ai adoré les paysages et les habitants.

 

Ophélie-Nogueira

 

Quels sont pour toi les aspects négatifs de Dakar ?

 

Les embouteillages et la pollution sans hésitation. Insupportables !

 

Quels sont les principaux défis auxquels tu as été confrontée au Sénégal ?

 

De m’en sortir seule à Dakar, sans boulot. Un sacré défi avec un enfant dans un monde d’hommes, qui plus est, musulman. Moi qui venais des Caraïbes ou le maillot de bain était ma tenue de travail.

 

Comment les as-tu surmontés ?

 

Avec l’aide précieuse de mes amies qui m’ont soutenu. Sans elles ce projet n’aurait pas pu tenir aussi longtemps (Maya, Lena, Isabelle) et un certain « lâcher prise » qui est obligatoire pour éviter la déperdition d’énergie si précieuse ici.

Et la confiance de mes boss qui m’ont donné l’opportunité de travailler au sein de leur équipe dans une ambiance très familiale à Design Optic.

 

Quel conseil donnerais-tu à des femmes nouvellement arrivées ou qui souhaitent venir et s’installer ici ?

 

Prendre le temps d’observer ce qui se passe, les coutumes, apprendre les codes pour s’intégrer au mieux, sans perdre sa propre identité surtout.

(Le Petit Journal Dakar)

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