Fronde dans Benno Bokk Yaakar : le parti socialiste prédit une « hécatombe » avec « l’assouplissement » de Macky Sall

Maire de Kaffrine et porte porte-parole du PS, Abdoulaye Vilane n’est pas d’accord avec les mesures d »assouplissement des conditions de l’état d’urgence annoncés hier lundi 11 mai par le président Macky Sall. Son analyse ? « Ces mesures ont été prises parce qu’il fallait soulever le couvercle puisque la marmite bouillait trop en dessous. Mais,  le leadership s’accommode mal à des compromissions. La réouverture des mosquées sera difficile à être régulée, la ventilation qu’il y a et les moquettes sont des facteurs de propagation du virus. Je pense que le Président ne devait pas reculer, parce que les experts lui ont dit que l’on a jusqu’à août ou septembre avec le virus, mais pourquoi se précipiter? Qu’est-ce que c’est une année dans la vie d’une nation ? L’enjeu est de faire disparaitre le virus. Lorsqu’un Etat recule, il reculera encore. La communication a manqué depuis l’adoption de la loi d’habilitation », a tranché Willane, dans ce qu’il faut bien qualifier de fronde. »En Islam on dit que le fait de ne pas aller vers les mosquées n’empêche pas de pratiquer sa religion. Le clergé catholique l’a compris en demandant à leurs fidèles de patienter. Je prends acte de ce que le Président a pris comme mesures, je respecte, mais je souhaite que dans 14 jours il n’y ait pas à le regretter », indique le porte-parole du PS.

Sur la reprise des enseignements pour les élèves en classe d’examen, les prévisions de Willane sont sombres : « Si on considère qu’il y a plus de 500.000 élèves en classe d’examen (NDLR :551 000), certains ont quitté leur lieu d’études pour rentrer chez leurs parents, dans des localités ou peut être réside encore la maladie, ces enfants peuvent être des porteurs asymptomatiques, ils vont propager le virus. C’est la même chose avec les enseignants, les travailleurs saisonniers. En outre dans les 150 communes que compte le pays, peu ont la possibilité de réunir toutes les conditions pour protéger les enfants qui iront dans les écoles. Ces mesures réaménagées sont susceptibles de multiplier par X le nombre de cas positifs. Je ne le souhaite pas mais toutes les situations sont réunies pour que l’on ait une situation d’hécatombe ».

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