Le Covid-19 révèle les cinéastes sénégalais comme profession non- essentielle : 1284 travailleurs au chômage

Mille deux cent quatre-vingt-quatre travailleurs du cinéma et de l’audiovisuel sénégalais sont au chômage, à cause des annulations de tournage et des fermetures de salles de cinéma entraînées par la crise liée au Covid-19, indique un rapport de la Direction de la cinématographie du Sénégal (DCI), reçu ce samedi 9 mai.

Le document répertorie les effets et impacts du coronavirus sur une cinquantaine d’activités et d’entreprises formelles du secteur. Il signale la mise au chômage de 244 membres du personnel salarié permanent et de 1.040 autres du personnel employé à temps partiel ou intermittents.
L’annulation de nombreux plateaux de tournage et la fermeture des salles de cinéma et lieux d’exploitation et de distribution de films a fini d’annihiler, voire de freiner tous les efforts et actions de relance du 7ème art national durant les mois de mars et avril, selon le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz.
Toutes les filières, dit-il, sont affectées par cette pandémie, notamment, la production, l’exploitation, la distribution, la promotion, les marchés, la formation et la coopération internationale.
Le rapport constate que la production est plus touchée. Chez le personnel permanent, 159 personnes ne travaillent plus, tandis que pour le personnel à temps partiel, ils sont 653 intermittents, dont des techniciens, des acteurs, des agents de production.
Côté exploitation et distribution, 85 agents permanents et 62 personnes à temps partiel, tant pour les salles de cinéma que pour les projets de cinéma numérique mobile ou itinérant, sont concernés par ce chômage.
Dans les projets de coproduction, le chômage touche plus de 325 intermittents d’événementiels du cinéma.
A cet arrêt de travail s’ajoutent les charges fixes pour deux mois (salaires, eau, électricité, location locaux) d’une trentaine d’entreprises de cinéma. Le montant cumulé pour toutes les filières est estimé à 148.355.255 millions de francs CFA.
Le rapport mentionne aussi les difficultés de paiement en avril-mai 2020 de la dette fiscale des entreprises de production, estimée à 21.020.194 millions de francs CFA.
Selon M. Diaz, le document transmis au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération dans le cadre du Plan national de résilience économique et sociale, prône des mesures d’appui et de relance du sous-secteur cinéma.
‘’Le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA) devrait être plus renforcé et renfloué pour jouer son rôle d’impulsion à la structuration d’une véritable industrie cinématographique et d’une économie viable du cinéma au Sénégal’’, explique le texte.
Ses rédacteurs estiment qu’‘’il convient de rendre exécutoire en 2020, avec la +Force Covid-19+, la décision du président de la République de porter la dotation annuelle à deux milliards FCFA’’.
La mise en place urgente d’un fonds d’aide au bénéfice des professionnels du secteur culturel vraiment impactés par la crise durant la période d’avril à juin 2020, doit être envisagée, ajoutent-ils.
‘’L’appui pourrait être sous forme de don non remboursable ou de prêt remboursable sans intérêt pour une durée compréhensible. A ce niveau, les besoins du sous-secteur du cinéma pourraient être estimés à 478.612.000 F Cfa’’, relève le rapport de huit pages, fruit d’une enquête du ministère de la Culture et de la Communication par le biais de la DCI.
Tract (avec agence).