Tract-De son nom complet Bruno Robert Louis Diatta, il était le fils de feu Édouard Diatta et d’une métisse de Saint-Louis du nom de Clothilde d’Erneville. Le ‘séphar’ de la République était jusqu’à son décès le chef du protocole de la présidence sénégalaise. Il a poussé ses premiers cris dans la ville au grand pont métallique, Saint Louis. Il y fit également ses études primaires et secondaires.
Après un parcours scolaire brillant, Bruno Diatta a fait le choix de poursuivre des études en sciences politiques grâce à une bourse d’étude obtenue à la suite d’un entretien avec Assane Seck, alors Ministre de l’Éducation sous Senghor.
Il fait alors ses études supérieures en France (Institut d’Etudes politiques de Toulouse) et les a terminées à l’Ecole nationale d’Administration du Sénégal à la section « Diplomatie » où il est sorti « major » de sa promotion.
De retour au Sénégal, il intègre le cabinet du même Assane Seck devenu Ministre des Affaires Etrangères. Sa determination et son sérieux attireront l’attention du Président Léopold Sédar Senghor qui l’intègre au Service du Protocole du Palais de la République en 1978, sous Cheikh Lèye. En 1979 lorsque ce dernier est promu ambassadeur, Bruno Diatta se voit propulsé Chef de Protocole
Réputé homme efficace, discret et digne de confiance, il a mené, pour tous les Présidents du Sénégal, bien de missions sensibles. Ce qui est constant chez tous ceux qu’il a servi est de reconnaître qu’aucun secret du Palais ne pouvait se retrouver dehors à cause de lui. Ce qui explique certainement qu’il soit resté au Palais depuis 1977. Introduit au Palais par le premier Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor. Il fut par la suite au service d’Abdou Diouf, d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall. Ce dernier l’éleva au rang de ministre. D’ailleurs, Abdou Diouf avait conseillé à son successeur Maitre Abdoulaye Wade de ne pas se séparer de Bruno Diatta.
Bruno Diatta incarnait le silence. Il a traversé le temps, les tendances politiques, immuable et austère mais d’une austérité à dimension humaine qu’éxigeait sa fonction. Bruno Diatta emportera dans sa tombe plusieurs secrets même s’il envisageait d’écrire ses mémoires. ‘Je suis une tombe je vois tout et ne dis rien’ disait -il.
M Diatta avait le tracassin de l’heure et regardait toujours sa montre. Il s’est justifié un jour en ces termes, ‘j’ai la ponctualité des rois, les affaires de la République ne sauraient attendre’.
Un vendredi 21 septembre, le ministre Bruno Diatta disparaît avec des secrets intimes de la République et emporte avec lui un pan entier de l’histoire politique du Sénégal. À sa mort il eu droit à des obsèques dignes d’un roi avec les hommages de toute la nation.
A titre posthume, Bruna Diatta a été élevé au rang de Chevalier de l’Ordre national du Lion. Cette distinction est la plus élevée du pays.
La salle des conseils de la Présidence de la République du Sénégal porte, désormais, son nom. Le grand amphithéâtre de l’Ecole nationale d’Administration aussi. Il fut également le parrain de la promotion 2019 de cette école.
Enfin, l’Etat a aussi promis d’accompagner la réalisation du projet d’Académie du protocole que Bruno Diatta envisageait de créer.
Fatima Sédar
