Violences policières : les Casamançais sont-ils stigmatisés?

VIOLENCES POLICIÈRES  ENCORE LE COMMISSAIRE SANGHARÉ…
Depuis l’annonce de la mort de François Mancabou alias « Le Vieux Gradé », le peuple sénégalais est étreint par la tristesse et la douleur comme si le Sénégal avait été frappé par un deuil national. Car il ne manque plus que de mettre les drapeaux en berne pour déplorer la mort de cet honorable père de famille parti dans des circonstances douloureuses. D’ailleurs, même les télévisions et « téléyoutubes » les plus « couchées » ont mis focus noir sur la mort de François Mancabou. Au ban des accusés, le commissaire de police Bara Sangharé. Encore lui ! Il est vrai de par le passé, « Le Témoin quotidien l’avait défendu dans l’affaire qui l’opposait à la pharmacie Fadilou Mbacké de la Patte d’oie. Mais cette fois-ci le commissaire Bara Sangharé semble être mal barré. Rien que le fait que le défunt ait arrêté avec force et brutalité constituait déjà une déviance grave. Or, l’excès de zèle n’a pas sa place dans un Etat de droit où les hommes partent, les institutions demeurent. Le commissaire Bara Sangharé et ses hommes ont sans doute oublié que leurs méthodes d’arrestation ne font que desservir le régime du président Macky Sall. Hier en sondant l’opinion de nombreux lecteurs, « Le Témoin » a tristement constaté que de nombreux électeurs indécis vont sanctionner la liste de la coalition Benno du président Macky Sall dont le régime est qualifié de « policier ». Toujours est-il que dans cette triste affaire, l’histoire des rapports entre la police et la population s’est amèrement encore répétée. Une histoire longtemps marquée par la légende noire qui accompagnait cette police sénégalaise, appréhendée comme bras armé d’un État-Apr répressif et dictatorial. Et ne laissant aux opposants qu’une alternative réduite : la prison, la mort ou la soumission. Billahi, « Le Témoin » quotidien plus renseigné que les services de renseignements jure que demain fera jour avec un réveil brutal…

MORT DE FRANÇOIS MANCABOU, JAMAIS DEUX SANS TROIS !
Ousmane Sonko a bien raison de dire que le régime du président Macky Sall stigmatise les Casamançais. A preuve par le nombre de personnes tuées par les forces de l’ordre et originaires de cette partie du territoire national. Pour ne remonter que jusqu’au 17 juin dernier, deux des trois manifestants tués ce jour-là l’ont été à Bignona et à Ziguinchor. Il s’agit d’Alexis Abdoulaye Diatta et Idrissa Goudiaby dont les corps n’ont d’ailleurs toujours pas été remis à leurs familles. Et voilà qu’avant-hier nuit, François Mancabou, un autre originaire de la Casamance, est mort suite à une interpellation et une grade-à-vue musclées opérées par la Sûreté urbaine de la Police. Toutes ces morts sont imputées aux forces de l’ordre. De là à conclure qu’elles procèdent systématiquement à une ratonnade anti-Casaçais…

EVASION DE PAPE MAMADOU SECK ATTENTION AU SYNDROME KHADIM BOUSSO !
Affaire Khadim Bousso ! Pour avoir été au cœur de cette triste histoire en sa qualité de journal d’investigations, « Le Témoin/Hebdo » devenu quotidien semble être mieux placé pour vous dire que l’affaire Pape Mamadou Seck risque de connaitre le même sort que celle du défunt Khadim Bousso. Il est vrai que comparaison n’est pas raison. Mais Pape Mamadou Seck s’est évadé dans les mêmes conditions et les mêmes circonstances que le marabout Khadim Bousso c’est-à-dire après emprisonnement puis transfert au Pavillon Spécial de l’hôpital Le Dantec. Justement c’est de cet hôpital-prison que l’homme d’affaires Khadim Bousso s’était évadé en 2003 après avoir été condamné à deux ans de prison ferme pour abus de confiance et banqueroute organisée relative à une somme 2 milliards cfa qu’il devait à la Bicis. Profitant des visites qu’il recevait, Khadim Bousso avait pris la fuite pour aller se réfugier à Touba. Après moult tergiversations, l’État s’était décidé à le ramener en prison lorsque le khalife général avait expressément indiqué qu’il ne protégeait pas le fugitif. Pour que force reste à la loi, les éléments de la Dic et de la Bip avaient été actionnés pour aller cueillir le fugitif dans sa maison située à Touba. Ayant senti la présence des policiers, Khadim Bousso s’était suicidé par balle. Oui, « Le Témoin » vous confirme qu’il s’est bel et bien donné la mort. Souhaitons seulement qu’une éventuelle « tentative » d’arrestation de Pape Mamadou Seck ne vire pas au drame.

ADMINISTRATION PENITENTIAIRE  LES PRISONNIERS DE KOUTAL SE REMETTENT EN GRÈVE DE LA FAIM
L’administration pénitentiaire, déjà éprouvée par l’évasion du détenu Pape Mamadou Seck doit aussi gérer les humeurs de près de 400 prisonniers du centre de détention de Koutal. Ces derniers refusent de s’alimenter depuis mercredi dernier. Les 400 prisonniers de Koutal ne sont pas à leur premier mouvement d’humeur. En janvier dernier, en effet, ils avaient refusé de s’alimenter pour dénoncer leurs misérables conditions de détention, mais surtout la qualité des repas infestés de vers selon eux. Leur mouvement d’humeur de janvier avait poussé les autorités pénitentiaires et du ministère de la Justice à améliorer sensiblement les repas servis. Mais depuis quelques semaines, selon eux, c’est encore le retour des repas infects. Une source au sein de la prison dénonce en outre la gestion de la boutique de la prison par un certain chef Sarr qui aurait augmenté vertigineusement les prix des denrées alimentaires. En prétextant sans doute de la guerre en Ukraine ! Une situation qui agace les prisonniers qui n’ont pas les moyens de s’approvisionner dans la boutique. Ils déplorent aussi le fait qu’ils n’obtiennent pas des remises de peines et la gestion discriminatoire par la direction de la prison. Un seul pensionnaire de la prison de Koutal avait bénéficié des dernières grâces présidentielle. Le prisonnier gracié était d’ailleurs malade.

AEROPORT DE ST-LOUIS : LES FAILLES DU PROTOCOLE D’ÉTAT
L’inauguration du nouvel aéroport international de Saint-Louis a été marquée par de malencontreux impairs pour ne pas dire des failles du protocole. Tenez-vous bien, le Protocole, comme s’il n’avait pas été informé de l’arrivée de la Première dame aux côtés de son coof dans la ville tricentenaire, a installé Adja Marième Faye Sall deux longueurs après le chef de l’Etat. Une situation qui a mis mal à l’aise toute la tribune présidentielle jusqu’à l’arrivée de Macky Sall dont le regard appuyé (un niangal de tonnerre) a suffi pour pousser à rétablir l’ordre monarchique, pardon républicain. L’autre incident majeur est survenu après le départ du chef de l’Etat pour la pose de la première pierre d’un hôpital de niveau 4 dans la même ville. En effet, la délégation tchèque conduite par son vice-ministre des Affaires étrangères a été encore bloquée par la sécurité présidentielle alors qu’elle voulait se rendre dans le salon d’honneur. Manquant notoirement d’expérience et de tact, les préposés à l’entrée ont outrageusement élevé la voix devant la délégation tchèque notamment son Excellence Marek Skolil et son attaché militaire. Heureusement, en diplomate chevronné, l’ambassadeur a désamorcé la bombe avec finesse.