En Guinée, dans 9% des bureaux de vote scrutés, les représentants des candidats ont contesté les résultats

Poignée de main ancienne entre Cellou Diallo et Alpha Condé. On en est loin désormais.

Vingt-quatre heures après la présentation de son rapport sur l’ouverture des bureaux de vote, la Coalition citoyenne pour les élections et la gouvernance (CoCEG), a fait une deuxième communication ce lundi 19 octobre 2020. Une déclaration qui se veut plus complète en ce sens qu’elle analyse globalement le déroulement du scrutin, sur la base du travail de réseau d’observateurs qui a surveillé l’élection dans 750 bureaux de vote à travers le pays.

La CoCEG note entre autres l’acceptation des résultats du dépouillement par la plupart des délégués des partis politiques. Bintou Diakhaby, chargée de communication de la CoCEG, est revenue sur les statistiques à mi-journée de l’élection. « 99% des bureaux de vote ont ouvert avant 9 heures dont 29% avant 7 heures et 70% entre 7 heures 00 et 8 heures 59 minutes ; 97% des bureaux de vote disposaient de la totalité du matériel électoral obligatoire ; 99% des urnes ont été scellées conformément au Code électoral ; 83% des bureaux de vote ont ouvert avec le nombre complet des membres des bureaux de vote (5 membres selon le Code électoral) », a-t-elle déclaré avant d’ajouter que 99% des bureaux de vote étaient couverts par au moins un représentant des candidats en lice.

Poursuivant, elle a souligné la fermeture tardive de certains bureaux de vote par endroit. « Parmi les 750 bureaux de vote observés, dans 30% le vote a pris fin avant 18h et dans 69% des bureaux, le vote a pris fin entre 18h00 et 19h30. Seulement deux bureaux de vote ont clôturé le vote après 19h30 ».

Plus loin, elle a indiqué que 5% des bureaux ont accordé le droit de vote aux électeurs n’ayant pas de cartes d’électeur. « Dans 99% des bureaux de vote sillonnés par la CoCEG, les agents électoraux ont vérifié l’existence du nom de l’électeur sur la liste d’émargement ; 97% des bureaux ont respecté les procédures de vérification de l’encre sur le doigt des électeurs. Dans 76% des bureaux de vote, l’encre a été appliqué sur le pouce de la main gauche des électeurs comme mentionné dans le Code électoral. Et dans 24% des bureaux observés par la CoCEG, cela a été appliqué mais sir un autre doigt », a-t-elle ajouté.

Quant au dépouillement, Bintou Diakhaby a indiqué que la CoCEG a constaté que 98% des bureaux de vote étaient couverts par au moins un représentant des candidates et candidats lors du dépouillement. « Le dépouillement a eu lieu immédiatement après la fin du vote dans 97% des bureaux de vote. Dans 100% des bureaux de vote, le dépouillement a eu lieu à l’intérieur du bureau de vote. La CoCEG a constaté que 98% des bureaux de vote étaient couverts par au moins un représentant des candidates et candidats lors du dépouillement », a-t-elle précisé.

Par ailleurs, elle indique que dans 91% des bureaux de vote, les représentants des candidats n’ont pas contesté les résultats officiels. Ce qui veut dire que dans 9% des bureaux de vote, les résultas ont été contestés.  « Dans 75% des bureaux des vote, les représentants des candidats ont reçu des copies du procès verbal de dépouillement. Dans 96% des bureaux de vote, une copie de procès verbal du dépouillement a été transmise à la Commission administrative de centralisation des votes. Dans 95% des bureaux de vote, une copie du procès verbal a été affichée dans le bureau de vote ».

Parlant des incidents, elle en a dénombré soixante (60) dans les bureaux de vote observés. D’abord à Damaro Centre (Kérouané), de Linsan Saran (Lelouma) et de Dounet dans Mamou. « Trois (3) bureaux de vote dans lesquels des autorités ont voté ou fait voter des personnes sans respecter les prescriptions légales telles que tremper le doigt dans l’encre indélébile, ou présenter un titre de vote (carte d’électeur, procuration, etc); intervenir en faveur d’un citoyen non autorisé à voter », a note Bintou Diakhaby.

Ensuite, dans « deux (2) bureaux de vote (Ecole Primaire BV Gnai N’zérékoré et BV Sintaly Centre à Pita) dans lesquels les forces de l’ordre armées sont intervenues pour exiger le vote de citoyens non autorisés. Et d’autres incidents tels que des votes sans document légal de voter dans 4 BV, des cas d’électeurs ayant déjà de l’encre indélébile au doigt ont été autorisés à voter sans procuration dans 7 BV, 8 cas de bureaux de vote où il a été permis à un électeur dont le nom ne figure pas sur la liste d’émargement de voter et Douze (12) cas d’intimidation et/ou de harcèlement des membres de bureaux de vote ont été relevés ».

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